L’Iftaa met en garde contre l’usage de l’expression “terrorisme islamiste”
L’Observatoire des fatwas takfiries et des opinions fanatiques relevant de l’Iftaa a mis en garde contre l’usage de l’expression “terrorisme islamiste” dans les médias, la presse quotidienne et le journalisme d’investigation ainsi que dans le domaine académique et dans les recherches scientifiques.
Cette expression, qui est lourde d’erreurs et dénature les faits, est à l’origine de nombreux désagréments dont souffrent toutes les populations, et son instrumentalisation dans les domaines médiatiques et académiques pour travestir les vérités et les principes de l’Islam a contribué à exacerber le terrorisme et l’islamophobie, selon le communiqué de l’Observatoire.
L’expression est apparue avec les attentats du 11 septembre 2001 et a pris de l’ampleur avec les attentats de Madrid 2004, de Londres 2005, de Stockholm 2010 et autres opérations terroristes aux États-Unis et dans les capitales européennes.
Pendant ces années, l’expression a été utilisée médiatiquement, académiquement et littérairement, pour amalgamer le terrorisme et la violence à l’Islam, pour forger un stéréotype négatif de l’islam et des musulmans et pour alimenter le rejet de toute forme de cohabitation avec les musulmans de l’Occident.
L’Observatoire s’est appuyé sur plusieurs études d’investigation et études académiques menées avec des personnes répandant l’islamophobie et impliquées, pour beaucoup d’entre elles, dans des attaques contre les musulmans et les mosquées ; ces études montrent que la principale raison de ces attaques et du regard négatif porté sur les musulmans étaient dus à la conviction en “le terrorisme islamiste”, notamment après les attentats du 11 septembre.
L’usage exagéré de cette expression a renforcé toutes les formes de discrimination et de racisme contre l’Islam et les musulmans et déformé les vrais principes de l’Islam sur lesquels ont été fondés les civilisations anciennes et contemporaines, citons entre autres la coexistence pacifique, la fraternité humaine et la paix mondiale.
De surcroît, cette exagération dans l’emploi de ces termes nie la tolérance de l’islam dans le traitement des hommes avec égalité et justice, et est devenue, par conséquent, un outil de l’extrême-droite pour justifier son racisme et sa violence contre les musulmans et leurs mosquées dans les différentes capitales du monde.
Le terme a de même nourri le discours extrémiste des groupes terroristes qui en ont profité pour enrôler de nouveaux éléments et pour convaincre leurs sympathisants des accusations de l’Occident à l’encontre de l’Islam en ce sens.
Cette expression a été employée pour amalgamer la violence à une religion en particulier, en l’occurrence l’Islam, alors que le terrorisme n’est le produit d’aucune religion mais plutôt la conséquence de politiques incorrectes qui ont créé des terreaux propices à l’extrémisme et à la violence.
Associer le mot “islamiste” à “terrorisme” est une qualification non-objective du mot “terrorisme” qui est une notion générale et indéfinie, conformément aux concepts mentionnés dans toutes les chartes internationales et juridiques et dans les dictionnaires spécialisés.
L’Observatoire a appelé à plus de précision et d’objectivité dans l’emploi des expressions et des termes relatifs à l’extrémisme et au terrorisme dans les médias, la presse et les écrits académiques, ainsi qu’à la neutralité et à la crédibilité dans la description des faits, prônant un programme et une charte médiatiques incriminant l’attribution des actes terroristes et extrémistes aux religions, quelles qu’elles soient.