Publié par CEMO Centre - Paris
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Les crimes de la dynastie ottomane (première partie)

mardi 26/novembre/2019 - 07:22
La Reference
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Mahmoud Al-Batakouchi

 

Le califat islamique navait aucune importance pour les Ottomans, qui aspiraient au pouvoir et chérissaient le titre de sultan plus que toute autre chose. En effet, lislam n’était pour eux quune ruse dont se servaient leurs espions et leurs agents en Orient pour préparer son invasion par des armées impitoyables, qui détruisirent les foyers de la nation musulmane. 

Par conséquent, le fait de critiquer lEtat ottoman et de parler de ses aspects négatifs nest en rien une atteinte àlislam, mais l’évaluation dun système politique qui dura plus de six siècles et chercha en permanence à protéger les intérêts de la famille ottomane au détriment de ceux des musulmans. Or, le plus grand problème des Arabes avec lhistoire ottomane est de lavoir abordée de façon sentimentale et loin de toute objectivité scientifique, en accusant tous ceux qui voulaient révéler la vérité des Ottomans dhostilité vis-à-vis de lislam.

Les sultans de lempire ottoman commirent de nombreux crimes au cours de son histoire, qui dura 623 ans depuis sa fondation par Othman Ertughrul en 1299 et jusqu’à son abolition par Ataturk en 1922. Car les meurtres et les barbaries commis par les Ottomans contre les Arabes nont rien àenvier aux crimes de certains colonisateurs européens par la suite. 

Les méfaits des Ottomans allèrent des crimes de guerre à loppression des minorités, et nous aborderons dans cette partie les crimes des sultans ottomans contre leurs frères et leurs fils pour parvenir au pouvoir et le conserver le plus longtemps possible, ce qui conduisit finalement à la chute de la dynastie et à la colonisation facile des pays arabes par les Anglais, les Français ou les Italiens, du fait de leur retard et de leur faiblesse dus àloccupation ottomane.

 

Les sultans ottomans : une succession de meurtres et de trahisons

Les sultans ottomans se lancèrent dans des meurtres abominables visant leurs fils et leurs frères, durant leurs luttes pour le pouvoir, et ils obligèrent les oulémas à émettre des fatwas légitimant leurs crimes.

Cest ainsi que lon vit le père tuer ses fils ou le frère tuer son frère, ou encore la mère comploter contre tous.

« Le meurtre au nom de la religion » : le meurtre des frères, qui devint une coutume chez les sultans ottomans, commença lorsque le sultan Al-Fatihémit un firman après avoir obtenu une fatwa du cheikh de lislam Dadeh Efendi légitimant cela. Le firman émis par Al-Fatih légalisa ainsi les assassinats politiques, en stipulant que « si lun quelconque de mes fils parvenait au pouvoir, il lui serait opportun de tuer ses frères pour fonder le système du monde »Cela fut autorisé par la plupart des oulémas, et la fatwa fut émise sous le nom « fatwa de la tyrannie » et stipulait « le meurtre du frère ou du fils est permis au sultan, pour lintérêt public et la préservation du régime » : cest cette fatwa qui lui a permis de justifier le meurtre de ses frères, ce qui a conduit au déclin de lEmpire ottoman et finalement à sa chute.

Le plus étrange est que la coutume des sultans ottomans de tuer leurs fils et leurs frères était antérieure au règne de Mohammad Al-FatIhqui prit le pouvoir en 1451. En effet, cest le troisième sultan ottoman Mourad 1erarrivé aupouvoir en 1359, qui tua son plus jeune fils de 14 ans, le prince Savci, après que certains leurent incité à se révolter et àsallier aux Byzantins.

Les historiens mentionnent que la barbarie de Mourad 1er était telle quil entra dans la prison où se trouvait son fils avec une bouteille de vinaigre concentré et ordonna de le verser dans les yeux de Savcice qui le rendit presque aveugle, et après lavoir ainsi laissé souffrir un certain temps, il l’étrangla.

Le fils de Mourad, Bayézid 1er, suivit la voie de son père, en étranglant son frère, de crainte quil ne le renverse au début de son règne. Mais il perdit le pouvoir et fut humilié, après que son épouse Olivera Lazarevic eut dansé nue durant la cérémonie organisée par Tamerlan pour célébrer sa victoire à la bataille dAnkara. A la suite de quoi, il mourut de tristesse.

Après cela, les sultans ottomans cessèrent d’épouser leurs servantesàmoins quils ne soient des émirsCela dura des dizaines dannées, jusqu’à ce que Soliman le Magnifique épouse son esclave Roxelane, qui fut connue dans lhistoire sous le nom de « sultane Hayam »

Lhistoire ottomane est remplie de meurtres de fils et de frères : ainsi, le sultan Mehmed 1er qui prit le pouvoir en 1413 tua ses trois frères (Issa, Moussa et Moustapha), lors dune lutte pour le pouvoir qui dura 11 ans, connue dans lhistoire ottomane sous le nom de « linterrègne »Quant au sultan BayézidII, il fut impliqué dans lincitation du pape Alexandre VI à tuer son frère le prince Djem, pour se débarrasser dun rival dans la course au pouvoir, et il tua son oncle le prince Moustapha pour la même raison.

Les faits historiques confirment, dautre part, sans lombre dun doute, les trahisons des sultans ottomans pour arriver au pouvoir. Et ce que mentionne le feuilleton historique « Les Royaumesdu Feu » ne représente quune petite partie des crimes des sultans ottomans pour parvenir au pouvoir. Ainsi, le sultan Sélim 1er parvint au pouvoir en 1512, suite à un putsch militaire sanglant contre son père Bayézid II, avec le soutien des Janissaires, et il réussit àpoursuivre ses frères et ses fils et à les liquider, pour éliminer tous ses rivaux dans la course au pouvoir. 

Bien que lempire ottoman soit parvenu au faîte de sa gloire à l’époque du sultan Soliman le Magnifique, et que ses armées soient arrivées aux portes de Vienne, des événements catastrophiques survinrent durant son règne, qui ternirent son image.

Cest ainsi quil tua le Grand Vizir PargaliIbrahim Pacha sur la base des dénonciations et complots de la seconde femme de Soliman, Khurram

La trahison de Soliman le Magnifique vis-à-vis de son Grand Vizir ne fut pas sa seule faute, car il tua son fils et héritier le prince Shahzade Moustapha et son nouveau-né, suite à des intrigues de sa femme Hürrem connue chez les Arabes comme la sultane Hayam. Et il ne se contenta pas de cela, mais tua son fils Bayézid et quatre de ses petits-fils de crainte quils ne le renversent.

Parmi les assassinats les plus connus de lhistoire ottomane, citons ceux exécutés par le sultan Mehmed III, dès son arrivée au pouvoir en 1595, contre trois nouveaux nés et cinq enfants entre trois et six ans, parmi ses 19 frères. Il nhésita pas non plus à tuer son fils Mahmoud de crainte quil ne lui dispute le pouvoir. 

Mehmed III ne se contenta pas de cela, et ordonna peu de temps après de tuer son fils le prince Mahmoud, connu pour son courage militaire, de crainte quil ne menace son trône. Et Mehmed III, connu aussi pour être aussi éloigné que possible des jugements islamiques, exécuta aussi vingt princes pour conserver le pouvoir.

Quant au sultan Ahmed 1er, il tenta de se débarrasser de cette habitude blâmable, et promulgua une loi qui réglementait laccession au trône et la transmission du pouvoir pour empêcher les luttes entre frères, pères et fils, provoquantainsi une révolution contre la loi dAl-FatihCependant, son fils Mourad IVappliqua aussitôt lancienne loi, en tuant son frère Bayézid, puis Soliman et Qassem, mais Dieu le punit par la mort de ses fils mâles.  Malgré cela, il tenta de tuer son petit frère le prince Ibrahim, mais sa mère la sultane Kosem len empêcha, de crainte que la famille des Ottomans ne s’éteigne. 

Ce qui est curieux avec la sultane Kosemcest quelle combattit son fils Mourad IV, qui avait tué ses trois frères, pour sauver la vie du quatrième, Ibrahim, quelle fit parvenir au pouvoir. Pourtant, elle finit par le tuer, car il avait tenté de la bannir à cause de son influence et de ses ingérences dans la gestion du pouvoir, et le fait quelle formait un Etat dans lEtat, et achetait le soutien de nombre de pachas et gouvernants. Il oeuvra donc à l’écarter et à réduire ses prérogatives, et elle trouva moyen de se débarrasser de lui, pour nommer son petit-fils de six ans Mehmed Shahzade et assumer la régence et continuer ainsi à diriger lempire ottoman. Elle réussit donc àl’écarter avec laide de pachas et dhommes de religion, avant de le tuer dix jours plus tard. 

Les sources historiques affirment que le nombre de princes ottomans tués par leur père, leur frère ou leur fils était de 121, contre 44 pour les Grands Vizirs. Et ce qui est curieux, cest que le sultan Mehmed Al-FatIh inaugura lui aussi la série, en tuant le Grand Vizir CandarliHalil Pacha en 1453, parce quil avait oséexprimer une opinion contraire à celle du sultan sur la conquête de Constantinople. Le dernier étant MidhatPacha, tué par le sultan Abdul Hamid II en 1883.

 

Les femmes du sultan à limage de leurs maîtres, les mains tachées de sang

Les meurtres n’étaient pas lapanage des sultans de lempire ottoman, et les sultanes y participaient aussi. Ainsi, de même que le sultan Mehmed Al-Fatihavait promulgué la loi de la tyranniepour pouvoir tuer ses frères et bannir son père, la sultane Safiyaépouse du sultan Mourad III inventa lidée des « cages » pour éloigner de la vie publique les fils du sultan qui convoitaient le trône. Cest ainsi quelle créa des pièces dans des châteaux somptueux pour y enfermer les fils et les frères du dirigeant, en les entourant de servantes et deunuques, et ils sadonnèrent à lalcool et au libertinage. Elle leur interdit aussi de parler de politique, et coupait la tête à ceux qui lui désobéissaient. Les princes furent alors atteints de maladies mentales allant jusqu’à la folie. Le monde islamique dut payer pour cela le prix fort. Le sultan Ibrahim 1er fut ainsi enfermé 22 ans dans ces pièces connues historiquement sous le nom de « cages de Safiya »et il gouverna 8 ans, durant lesquels le chaos régna dans lEmpire. Le sultan Moustapha 1er connut le même sort, il passa son enfance enfermé et vit ses frères tués, ce qui le rendit fou, jusqu’àce que la mort du fils de son frère le sultan Mourad IV le conduise au trône et que lEtat ottoman souffre de ses décisions.

Mais les crimes de Safiya ne sarrêtèrent pas au meurtre indirect et elle fut impliquée aussi dans lassassinat de la sultane Nur-Banu, la mère de Mourad, empoisonnée alors quelle avait 66 ans. 

Elle alla même jusqu’à pousser son fils le sultan Mehmed III à tuer ses dix-neuf frères avant que son père ne soit enterré, de crainte quils ne se rebellent contre lui, et ne lui disputent le trône.

Quant à Kosem Sultan, la plus célèbre des sultanes de lEtat ottoman, qui la effectivement gouverné en 1617, elle exerça une influence sans pareil et parvint au sommet du pouvoir ottoman, en occupant la fonction de « sultane-mère » durant le règne de ses fils Mourad IV et Ibrahim 1er, soit pendant un quart de siècle. Elle fut en outre le vice-sultan de son fils Mourad IV, puis de son petit-fils Mehmed IV, pendant près de 12 ans, et concentrait ainsi entre ses mainsde vastes pouvoirs qui lui permirent d’être un élément essentiel de la politique ottomane durant la première moitié du 17e siècle de l’ère chrétienne. 

Kosem se fit remarquer elle aussi par ses trahisons, en dirigeant la révolte des Janissaires contre le sultan Ibrahim IV en 1648, suite à sa tentative de réorganiser lEtat après que larmée eut renoncé à sa mission essentielle de défense de lEtat et de combat contre ses ennemis, en se consacrant à la protestation, au vol et au pillage.

Lorsque les dirigeants janissaires apprirent la détermination du sultan, ils se mobilisèrent rapidement et déclarèrent la rébellion, aidés en cela par le Cheikh al-Islam Abdel Rahim Efendi et certains oulémas, outre le soutien de la sultane-mère. Et ils se mirent tous daccord pour écarter le sultan et nommer son fils Mehmed IV, qui navait pas alors sept ans.

Kosem décida alors dexécuter son fils 10 jours après sa destitution, après lavoir sauvé de la mort que lui réservaitson frère le sultan Mourad IV, de peur de voir la fin de la dynastie ottomane.

 

Les Bourreaux de lEtat ottoman : lexécution avec un fil de soie

Les « Bourreaux » sont une brigade de larmée des Janissaires créée par les sultans ottomans pour liquider leurs adversaires parmi les hauts dignitaires de lEtat et les princes. Ils étaient choisis avec grand soin, et recevaient leurs ordres directement du sultan ottoman.

Ce qui est curieux, cest que cette brigade était composée de sourds muets, qui nentendaient pas ni ne parlaient pour ne pas donner des informations sur les plans du sultan et ne pas être pris de pitié pour leurs victimes, quils tuaient avec des fils de soie : la coutume ottomane voulait que les princes et hauts dignitaires de lEtat soient exécutés avec des fils de soie et non pas avec une épée.

Cest ainsi que les Bourreaux exécutèrent 60 princes ottomans, dont le plus célèbre était Moustapha, héritier présomptif du sultan Soliman le Magnifique, qui fut victime de complots des femmes du sultan. En effet, la sultane Hürrem (Roxelane) monta son mari contre son fils en lui faisant croire quil complotait avec le Shah dIran contre lui, et quils projetaient de le tuer de la même façon que son père Sélim 1eravait tué Bayézid II en lempoisonnant. Soliman réussit alors à obtenir une fatwa du Cheikh al-Islam Abou as-SaoudEfendi légitimant le meurtre de son héritier présomptif.

Soliman prit sa décision et se fit accompagner des Bourreaux lors de sa campagne contre le Shah dIran, et il convoqua son héritier présomptif. Et lorsque ce dernier entra dans la tente, il vit son père assis devant lui et sinclina par respect, mais les Bourreaux se jetèrent aussitôt sur lui et l’étranglèrent malgré ses supplications.

Le Grand Vizir le plus célèbre qui mourut étranglé par les Bourreaux fut PargaliIbrahim Pacha, le premier Grand Vizir nommé par Soliman le Magnifique, suite à des dénonciations de la femme du sultan, Hürrem, bien quil ait juré de protéger sa vie quoi quil arrive. Mais il obtint comme dhabitude une fatwa lautorisant à violer son serment, et cela pour plaire à sa femme.

Les sultans ottomans inventèrent un rite appelé « la coupe du bourreau ». Ainsi, en cas de condamnation dun haut responsable pour crime, ou d’émission dun firman du sultan ordonnant de le tuer, un rituel avait lieu sur la place du Palais Topkapi, siège du sultan : on amenait le condamné dans le jardin, et le bourreau lui présentait une coupe et si celle-ci contenait une boisson blanche, cela signifiait quil bénéficiait dune amnistie du sultan, tandis que si la boisson était rouge, cela signifiait la mort.

Un autre cérémonial permettait au condamné à mort d’échapper à la sentence en commuant la peine de mort en bannissement : il devait pour cela gagner à une course à pied avec le chef des Bourreaux connu sous le nom de « Boustani Pacha » : en effet, ceux-ci étaient chargés de prendre soin des jardins (boustans) du Palais, de protéger le sultan et dappliquer les peines de mort.

La course n’était pas facile, car en général, les hauts responsables avancés en âge devaient affronter un chef des Bourreaux en pleine forme physique. Et le perdant à la course était étranglé et son corps jeté dans le détroit du Bosphore, pour servir de pâture aux poissons. 

Plusieurs Grands Vizirs participèrent ainsi à cette course durant le règne du sultan Sélim 1er (1512-1520), et il en exécuta sept, bien que ce règne ne dépassa pas huit ans. Le Grand Vizir rédigeait alors son testament avant de quitter sa maison pour le Palais chaque matin. 

Quant au dernier cas enregistré dans les archives ottomanes de grand vizir ayant fait cette course, il sagit de celui de Hassi Saleh Pacha qui, lui, est parvenu àgagner contre son adversaire BoustaniPacha, et il échappa ainsi à la mort en 1822. 

 

Sélim le Conquérant : assassin de son père et de ses frères, et traître à sa nation

Cest suite à un coup dEtat contre son père que Sélim 1er connu dans lhistoire sous le nom de Sélim le Conquérant monta sur le trône du sultanat ottoman, pour devenir le neuvième sultan. Cela après avoir destitué son père Bayézid II et tué ses frères Karkud et Ahmad avec laide des soldats janissaires dont le slogan était « nous sommes avec celui qui paye le plus »Et cest ce quils trouvèrent avec leur nouveau sultan, car aprèavoir renversé son père, il se retourna contre sa nation et envoya ses armées en Orient pour combattre les pays musulmans au lieu daller affronter les royaumes dEurope comme lavaient fait ses prédécesseurs, inaugurant une ère nouvelle de trahison vis-à-vis des problèmes de sa nation.

Sélim le Conquérant exploita la lutte des princes pour le pouvoir, alors quilsavaient provoqué une nouvelle révolution en Anatolie, de sorte que le sultan Bayézid II fut contraint de le nommer commandant général de larmée ottomane qui s’était mobiliséepour liquider les partisans des Safavides. Sélim entra à Istanbul en avril 1512, et son père pensa quil était venu occuper sa nouvelle fonction, sans sattendre à ce quil l’écarte du pouvoir ni à ce quil se proclame sultan du pays avant le départ de larmée. 

Sélim occupa le pouvoir huit années seulement, durant lesquelles il se fit connaître comme le sultan le plus sanguinaire et le plus cruel. Il fit couler le sang des musulmans et tua des dizaines de milliers dinnocents, répandant les pots-de-vin et la corruption, et donnant le coup de grâce au califat islamique. Et quoi d’étonnant àcela, alors quil avait tué son père et ses frères, comme c’était lhabitude des sultans ottomans, dès sa prise du pouvoir.

Sélim réalisa une grande victoire sur le Chah safavide Ismaïl dans la bataille de Tchaldiran en 1514, et en route vers la capitale safavide Tabriz, il commit les pires massacres dans lest de lAnatolie, tuant 40000 personnes de façon barbare, en les brûlant, les pendant ou les enterrant vivantes. Mais il ne sarrêta pas là, et lannée suivante, déplaça le champ de ses opérations militaires du front safavide vers le sultanat mamlouk dEgypte et de Syrie, ce qui représenta un bouleversement grave des politiques ottomanes, du fait que les Mamlouks étaient sunnites, à la différence des Safavides chiites, dont le Cheikh al-Islam dIstanbul avait autorisé le meurtre en les considérant comme athées. 

Cependant, le sultan, qui obtenait des fatwas selon sa convenance, convoqua le Cheikh al-Islam dIstanbul pour légitimer le combat contre les Mamlouks, et ce dernier prétendit quils s’étaient alliés avec le Chah safavide et émit une fatwa qui stipula « Celui qui soutient les athées safavides est comme eux », visant ainsi les Mamlouks.

Et en août 1516, Sélim 1 vainquit les Mamlouks à Marj Dabiq au nord de la Syrie, aprèavoir corrompu certains de leurs chefs, et il put conquérir Alep, Damas et les pays du Levant, avant denvahir lEgypte et de vaincre également par traîtrise larmée des Mamlouks sous la direction de Toman Beyà la bataille de Ridaniya aux environs du Caire, en 1517. Il parvint àarrêter Toman Bey, le dernier sultan mamlouk, après que ses compagnons leurent livré aux Ottomans en contrepartie dune poignée dor, et il le pendit à Bab Zuwayla

Puis Sélim retourna à Constantinople, et se prépara à conquérir l’île de Rhodes, mais nen eut pas le temps car il mourut en septembre 1520. Cest son fils Soliman le Magnifique qui lui succéda, après quil eut pillé les trésors dEgypte, et envoyé ses artistes et artisans àIstanbul.

Durant la période de son règne qui ne dura pas plus de 8 ans, de 1512 à 1520, il tua 7 de ses Grands Vizirs, au point que le Grand Vizir rédigeaison testament avant de partir pour le Palais chaque matin. 

 

121 princes victimes des sultans sanguinaires (Infogram) :

121 princes furent victimes de la lutte pour laccessions au trône ottoman :

Le sultan Mourad 1er exécuta son plus jeune fils Savci.

Le sultan Bayézid 1er tua son unique frère.

Le sultan Mehmed 1er tua ses frères Moussa, Issa et Moustapha.

Le sultan Bayézid II incita au meurtre de son frère Djem et exécuta son oncle Moustapha.

Le sultan Sélim 1 exécuta ses frères Kurkud et Ahmad et tua son père le sultan Bayézid II.

Le sultan Soliman le Magnifique tua son héritier présomptif Moustapha et son petit-fils nouveau-né ainsi que son fils Bayézid et ses cinq enfants.

Le sultan Mourad III tua ses cinq frères.

Le sultan Mehmed III tua 19 frères en même temps, dont 3 nouveaux-nés et 5 enfants, ainsi que son fils Mahmoud.

Le sultan Mourad IV tua ses trois frères et Dieu le punit par la mort de ses fils.

La sultane Safiya empoisonna la mère de son époux Nur-Banu.

La sultane Kosem tua son fils le sultan Ibrahim.

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