L'Allemagne rapatrie une membre présumée de l'EI pour la première fois
Le ministère des Affaires étrangères allemand a pu récupérer Laura H. et ses trois enfants du camp de prisonniers Al-Hol dans le nord de la Syrie.
C'est une première en Allemagne. Berlin va rapatrier de Syrie une de ressortissante allemande, membre présumée de l'organisation djihadiste État islamique (EI), ainsi que ses enfants, a-t-on appris ce vendredi auprès du ministère des Affaires étrangères allemand. "Aujourd'hui, trois autres enfants allemands qui étaient en détention dans le nord de la Syrie ont pu quitter l'Irak avec leur mère", d'où ils rejoindront prochainement l'Allemagne, a déclaré une source de ce ministère.
Laura H. a rejoint la Syrie en 2016
Jusqu'à présent, l'Allemagne n'avait aidé que des enfants à quitter les camps de prisonniers syriens. Quant aux retours d'adultes ayant eu des liens avec l'EI, il s'agissait jusqu'ici exclusivement de personnes expulsées par la Turquie.
Selon der Spiegel, le ministère des Affaires étrangères allemand, en coopération avec une organisation humanitaire américaine, a pu récupérer Laura H., originaire de la Hesse, et ses trois enfants du camp de prisonniers Al-Hol dans le nord de la Syrie. Une autre enfant, la fille du premier mari de Laura H., citoyenne américaine, sera également évacuée par avion, avance le quotidien Bild.
Cette femme, qui fait l'objet d'une enquête par les services de sécurité allemands, avait quitté les environs de la ville de Giessen avec deux enfants en mars 2016 pour la Syrie, où elle avait rejoint les combattants de l'EI, explique le Spiegel.
70 000 personnes à Al-Hol
Ce rapatriement intervient après une décision de justice en ce sens d'un tribunal berlinois qui, début novembre, avait ordonné dans une autre affaire le rapatriement d'une partisane de l'EI avec ses trois enfants de ce même camp d'Al-Hol.
Ce camp de réfugiés, situé dans le nord de la Syrie et dirigé par la milice kurde YPG, est actuellement surpeuplé et les conditions y sont considérées comme catastrophiques. Il accueille plus de 70 000 personnes - des Syriens et des Irakiens, mais aussi des Françaises, des Belges ou des Allemandes - dont la colère et les tentatives récurrentes d'évasion sont contenues à grand-peine.