Publié par CEMO Centre - Paris
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L’Afghanistan, le pays au monde le plus touché par le terrorisme

jeudi 21/novembre/2019 - 09:12
La Reference
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En 2018, 7 379 Afghans sont morts dans des attentats, en grande partie commis par les Talibans. Kaboul passe devant l’Irak, qui détenait jusque-là ce macabre record.

Pour la quatrième année consécutive, le terrorisme continue de faire un peu moins de morts dans le monde. 15.962 personnes ont été tuées dans des attaques en 2018, soit une baisse de 15% en un an, rapporte le think tank australien «Institute for Economics and Peace», qui publie son septième rapport annuel sur les chiffres du terrorisme.

En 2014, un pic avait été atteint avec 33.555 morts, coïncidant avec la montée en puissance du groupe État islamique en Irak et en Syrie. La défaite du «Califat» instauré par Abou Bakr al-Baghdadi dans ces deux pays est la principale cause de cette amélioration. Le nombre de morts attribués à Daech est passé de 4350 en 2017 à 1328 en 2018, soit une baisse de 70%.

Jusqu’en 2018, l’Irak - pays d’origine du Califat - a détenu le triste record du nombre de morts dues au terrorisme, avec 9 783 tués en 2017, 7 012 en 2016 ou 10.737 en 2015. En 2018, ils étaient 4 721, soit près du tiers du nombre de morts total dans le monde. En an, ce chiffre a néanmoins été divisé par deux, ce qui place désormais Bagdad au second rang des pays les plus touchés.

C’est désormais l’Afghanistan qui occupe la tête de ce macabre peloton. En 2018, 7 379 Afghans sont morts dans des attentats (contre 4 653 en 2017 et 4 597 en 2016). «Depuis 2014, date à laquelle l’OTAN a commencé à retirer ses troupes, les Talibans ont repris l’offensive face aux soldats afghans qui subissent de très lourdes pertes. De l’aveu même des généraux américains, les Talibans contrôlent, directement ou indirectement, plus de la moitié du pays. Cette guerre asymétrique prend de plus en plus le caractère d'une sale guerre», commente Karim Pakzad, chercheur à l’IRIS.

En 2018, le nombre de morts attribués aux Talibans a augmenté de 71%, passant à 6 103 (soit 83% des morts en Afghanistan et 38% du total des morts dans le monde). «Il faut néanmoins voir que les attaques de Daech et des Talibans ne sont pas exactement de la même nature. Les premiers visent directement les civils alors que les seconds visent en général davantage des militaires ou des politiques, mais en faisant un très grand nombre de victimes collatérales parmi les civils», précise Karim Pakzad qui remarque que c’est au moment où les Talibans font le plus de morts qu’ils ne sont plus vraiment considérés en tant que terroristes par les États-Unis puisqu’ils négocient avec eux comme s’ils étaient simplement une partie adverse dans un conflit.

En Afghanistan, un autre groupe terroriste progresse dans le classement: c’est le groupe Khorassan lié à l’État islamique (et à ne pas confondre avec un groupe du même nom actif en Syrie et lié à Al-Qaïda). L’organisation présente surtout en Afghanistan a tué plus de 1 000 personnes et occupe la quatrième place, derrière les Talibans, Daech et Boko Haram.

La France, 36e sur 163 pays

D’autres chiffres de l’étude montrent aussi une tendance à l’amélioration: au regard du nombre de morts, la situation s’est améliorée dans 98 pays - un record depuis 2004 - et s’est dégradée dans 40 autres. Les auteurs estiment aussi que l’impact économique du terrorisme s’est réduit d’un gros tiers pour s’établir à 33 milliards d’euros en 2018. Ou encore, hormis l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, la situation s’est améliorée dans toutes les autres régions du monde.


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