Italie: des militants d’extrême droite voulaient faire sauter une mosquée
Selon les écoutes réalisées par les autorités italiennes, les «camarades»du groupuscule avaient pour ambition de constituer une «structure capable de répondre à toute éventualité», un «petit groupe de personnes prêtes à l’action», formant une «Garde nationale républicaine». Cette dernière dénomination fait référence à la milice qui faisait à la fois office de police et d’organe de lutte contre la résistance à la fin de la période mussolinienne. Cette «garde» aurait eu pour ambition d’intervenir «arme à la main, sans appeler la police, afin de rendre une justice sommaire».
La police a noté, lors de sa surveillance, une volonté de passer des grands discours aux faits. Parmi les actions envisagées par le petit groupe, les autorités ont découvert le projet de s’en prendre à une mosquée, située dans une commune proche, à Colle di Val d’Elsa. Le plan était de «faire sauter» le lieu de culte en ciblant les canalisations de gaz. Mais la tentative aurait visiblement été abandonnée au moment où les hommes ont senti qu’ils étaient surveillés par la police.
Pour le moment, aucun lien de ce groupe avec les formations d’extrême droite existantes n’a pu être établi par les enquêteurs. Les écoutes ont montré que ses membres n’avaient pas d’affection particulière pour Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur de la Ligue du Nord et qu’il se considérait comme étant «supérieur» à la CasaPound, mouvement se revendiquant du «fascisme du IIIe millénaire», ou encore à Forza Nuova, mouvement néofasciste.
L’affaire n’est pas sans rappeler la découverte, en juillet, d’un autre arsenal détenu par des militants d’extrême droite, dans le nord de l’Italie. Avec une pièce de choix: un missile air-air de fabrication française, un Matra Super 530 F. Si l’arme était en état de marche, sa mise en service semblait cependant impossible. Les suspects s’étaient alors défendus d’être des activistes mais de simples collectionneurs.