Publié par CEMO Centre - Paris
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Italie: des militants d’extrême droite voulaient faire sauter une mosquée

mercredi 13/novembre/2019 - 09:29
La Reference
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Ils projetaient de faire exploser une mosquée. La police italienne a arrêté, mardi 12 novembre, deux suspects affiliés à la mouvance d’extrême droite dans la région de Sienne, en Toscane. Au total, une douzaine de personnes sont visées dans l’enquête, qui a mené à la découverte d’un véritable arsenal disséminé dans plusieurs lieux perquisitionnés.
L’affiliation idéologique des suspects ne fait pas grand mystère. Plusieurs d’entre eux affichaient leur proximité avec les idéologies néofascistes et néonazies sur les réseaux sociaux. Des emblèmes frappés de croix gammées ont été découverts, ainsi qu’un drapeau de guerre de la République sociale italienne, le régime totalitaire mis en place par Mussolini à partir de 1943. L’un des suspects arrêtés a d’ailleurs été photographié devant la tombe du dictateur italien à Predappio. Sur d’autres images, on le voit effectuer le salut romain.
Un grand nombre d’armes ont été découvertes dans les caches, dont une partie était détenue légalement. D’autres ne l’étaient pas. De la poudre et des explosifs ont également été trouvés, ainsi que des bombes datant de la Seconde Guerre mondiale. Un side-car avec des sigles SS, équipé d’un fusil-mitrailleur, faisait partie de l’ensemble. L’homme arrêté posait en photo à son volant, lui-même en tenue SS de combat. À l’avant de la machine, sur le garde-boue, on remarque le soleil noir, prisé des milieux néonazis, ainsi que le symbole de la division SS Das Reich, tristement connue en France pour le massacre d’Oradour-sur-Glane.

Selon les écoutes réalisées par les autorités italiennes, les «camarades»du groupuscule avaient pour ambition de constituer une «structure capable de répondre à toute éventualité», un «petit groupe de personnes prêtes à l’action», formant une «Garde nationale républicaine». Cette dernière dénomination fait référence à la milice qui faisait à la fois office de police et d’organe de lutte contre la résistance à la fin de la période mussolinienne. Cette «garde» aurait eu pour ambition d’intervenir «arme à la main, sans appeler la police, afin de rendre une justice sommaire».

La police a noté, lors de sa surveillance, une volonté de passer des grands discours aux faits. Parmi les actions envisagées par le petit groupe, les autorités ont découvert le projet de s’en prendre à une mosquée, située dans une commune proche, à Colle di Val d’Elsa. Le plan était de «faire sauter» le lieu de culte en ciblant les canalisations de gaz. Mais la tentative aurait visiblement été abandonnée au moment où les hommes ont senti qu’ils étaient surveillés par la police.

Pour le moment, aucun lien de ce groupe avec les formations d’extrême droite existantes n’a pu être établi par les enquêteurs. Les écoutes ont montré que ses membres n’avaient pas d’affection particulière pour Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur de la Ligue du Nord et qu’il se considérait comme étant «supérieur» à la CasaPound, mouvement se revendiquant du «fascisme du IIIe millénaire», ou encore à Forza Nuova, mouvement néofasciste.

L’affaire n’est pas sans rappeler la découverte, en juillet, d’un autre arsenal détenu par des militants d’extrême droite, dans le nord de l’Italie. Avec une pièce de choix: un missile air-air de fabrication française, un Matra Super 530 F. Si l’arme était en état de marche, sa mise en service semblait cependant impossible. Les suspects s’étaient alors défendus d’être des activistes mais de simples collectionneurs.

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