En quoi consiste le Forum de Paris sur la paix, qui s'ouvre ce mardi ?
Le Forum de Paris sur la paix, qui s'ouvre dans la capitale, permet aux chefs d'État de rencontrer la société civile et d'échanger autour de leurs "projets innovants".
Du multilatéralisme et des "solutions concrètes et innovantes" pour faire avancer la paix dans le monde: tel est l'ambition du Forum de Paris sur la paix, qui s'ouvre ce mardi matin dans la capitale. Pour cette seconde édition, le Forum de Paris réunit pendant deux jours une trentaine de chefs d'État, des ONG, ainsi que des entreprises, et se présente comme un "incubateur" de projets.
Sur le modèle de la COP21
Le Forum de Paris sur la paix, une initiative française lancée en 2018, défend le multilatéralisme face à la montée des "égoïsmes nationaux" dans un monde de plus en plus fractionné, y compris entre alliés atlantistes, et entend "résorber un déficit de gouvernance", affirment les organisateurs.
S'il offre une tribune aux dirigeants de la planète, le Forum sur la Paix entend néanmoins se démarquer de celui de Davos, le rendez-vous économique le plus politique de la planète, ou de la traditionnelle Conférence de Munich sur la Sécurité, et s'inspire davantage du modèle de la COP21. Il permet notamment aux États, ONG, entreprises et autres membres de la société civile de se rencontrer et d'échanger autour de "projets de gouvernance", et de présenter des "solutions pour une meilleure organisation de la planète", soulignent encore les organisateurs.
Invité d'honneur cette année, le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi est chargé de donner le coup d'envoi aux côtés d'Emmanuel Macron, de la nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du vice-président chinois Wang Qishan, ce mardi matin.
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Si les dirigeants d'Afrique ou des Balkans sont annoncés nombreux, les grandes puissances vont manquer au rendez-vous. La chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine se font notamment représenter par des ministres. Les États-Unis sont eux totalement absents de cette seconde édition du Forum de Paris, comme c'était déjà le cas l'an passé.
Du côté de la société civile, on retrouve aussi bien des entreprises, que des des ONG, des think tanks, des fondations, des agences de développement, des universités ou bien encore des groupes religieux. Au total, quelque 6000 participants sont attendus.
120 projets proposés
Changement climatique, inégalités, désinformation, cybercriminalité... Le Forum de Paris ambitionne d'être un relais d'actions concrètes et de "bonnes pratiques". "On veut donner la priorité non pas aux discussions, aux colloques, mais à la recherche de solutions. On va ainsi montrer, exposer, soumettre à débat une centaine de projets" souligne Pascal Lamy, le président du Forum et ex-directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).
Concrètement, le Forum prend la forme d'un immense salon, où une grande diversité d'acteurs de la gouvernance mondiale, retenus suite à un appel à projets, exposent leurs initiatives sur leurs stands, dans les allées de la Grande Halle de la Villette. Au total, 120 initiatives sont présentées lors du Forum, et les chefs d'État sont invités à venir les découvrir. "En participant à l'événement, les porteurs de projets pourront rencontrer des dirigeants et des partenaires potentiels, échanger avec des intervenants du monde entier et bénéficier d'une visibilité médiatique", résume le ministère des Affaires étrangères.
Combat contre le travail des enfants dans les mines de cobalt en RDC, protection de la biodiversité dans l'Himalaya, logiciel pour localiser les violences sexistes en temps réel au Pérou... Les thématiques sont diverses et couvrent aussi bien les domaines de la paix, de l'environnement, des nouvelles technologies que de l'éducation et la culture.
"Ce que le Forum de Paris veut devenir petit à petit, c'est ce processus d'incubation. L'idée à terme, c'est d'en faire la plateforme mondiale de porteurs de projets", ambitionne Pascal Lamy. À l'issue du Forum, une dizaine de projets seront retenus et accompagnés durant un an, avec un soutien médiatique et financier.
"Il s'agit à la fois d'un sommet, d'une conférence de haut niveau et d'un salon de propositions qui intègre des nouveaux acteurs non étatiques sans lesquels il est impossible d'affronter efficacement des questions telles que le réchauffement climatique, la gouvernance d'Internet, l'intelligence artificielle ou le développement", résume au Monde Justin Vaïsse, le directeur général du Forum.
6000 participants, dont une trentaine de chefs d'État
Une trentaine de chefs d'État et de gouvernement - ils étaient le double en 2018 - sont attendus ce mardi pour l'inauguration du Forum, ainsi que des représentants de grandes organisations internationales tels que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.