Publié par CEMO Centre - Paris
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Le nouvel ambassadeur d’Egypte en Allemagne Khaled Galal à Al-Bawwaba : Berlin attend As-Sissi… et les relations avec l’Allemagne sont meilleures que jamais

mardi 12/novembre/2019 - 07:06
La Reference
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Nous nous attendons à un renforcement de la coopération économique et culturelle, et à la création de facultés pour les fouilles archéologiques.

Le président allemand aime l’Egypte et estime son rôle essentiel.

J’ai l’ambition de renforcer les relations égypto-allemandes et d’ouvrir de nouveaux horizons à la coopération.

L’ambassadeur Badr Abdel Ati a laissé une empreinte forte… Et nous travaillons tous pour honorer notre Egypte à l’étranger


Berlin – Hani Daniel


L’ambassadeur Khaled Galal Abdel Hamid a travaillé au ministère des Affaires étrangères pendant 35 ans, et a accédé au poste d’ambassadeur général en 2011. Il a joui de la confiance des ministres des Affaires étrangères successifs. Il a déjà travaillé comme délégué permanent de l’Egypte auprès de la Ligue arabe, puis comme adjoint du ministre des Affaires étrangères et directeur du bureau de Sameh Choukri, avant d’être nommé nouvel ambassadeur d’Egypte en Allemagne en remplacement de Badr Abdel Ati.

Khaled Galal a commencé sa prise de fonction comme ambassadeur d’Egypte à Berlin par des dossiers brûlants, et à peine quelques jours s’étaient-ils écoulés depuis la présentation de ses lettres de créance au président allemand Frank-Walter Steinmeier au Palais de Bellevue, et l’accueil exceptionnel différent de celui réservé habituellement aux autres ambassadeurs étrangers qui lui a été réservé, qu’il a commencé à préparer la visite prochaine du président Abdel Fattah As-Sissien Allemagne, qui doit participer pour la seconde fois consécutive aux activités du mini-sommet des dirigeants africains et chefs d’Etats et de gouvernements membres de l’Initiative allemande de partenariat avec l’Afrique dans le cadre du groupe des 20, lancée par la chancelière Angela Merkel. En outre, il aura des rencontres officielles avec cette dernière, ainsi qu’avec le président allemand, le président du Parlement et nombre de ministres, de responsables, et de présidents des grandes entreprises allemandes. 

Concernant l’accueil exceptionnel dont a joui le nouvel ambassadeur d’Egypte à Berlin, et les dossiers qu’il placera au premier rang de ses préoccupations dans la période à venir, étant donné l’importance que revêt l’Allemagne pour l’Egypte, et l’impatience des responsables allemands de rencontrer le président As-Sissi et d’examiner de près les opportunités d’investissements et de coopération, l’ambassadeur Khaled Galal a accordé son premier entretien journalistique à Al-Bawwaba à son arrivée à Berlin, en présentant son agenda dans la période à venir et abordant les dossiers sur lesquels il se focalisera durant sa nouvelle mission. 

 

Q. : Comment voyez-vous la visite du président As-Sissi en Allemagne en tant que premier dossier que vous avez commencé à préparer dès votre prise de fonction officielle ?

R. : Naturellement, ma priorité actuelle est la visite du président As-Sissi à Berlin, car une telle visite est l’occasion d’évaluer les dossiers entre les deux pays, dont les relations sont plus qu’excellentes. En effet, le président As-Sissi et la chancelière allemande Angela Merkel jouissent de relations de travail excellentes, et sont en accord sur de nombreux sujets, ce qui a conduit à une convergence des points de vues sur nombre de dossiers communs, et permettra de profiter de cette visite pour ouvrir de nouveaux horizons de coopération entre les deux pays. Sera examinée aussi la mise en œuvre des projets et accords déjà signés, en essayant d’aplanir les obstacles éventuels et d’exploiter ces relations excellentes dans l’avenir.

 

Q. : Quels sont les principaux éléments du programme du président durant sa présence à Berlin ?
R. : Le programme du président sera très chargé, il rencontrera le président allemand au palais présidentiel, ainsi que la chancelière au siège de la chancellerie fédérale allemande, et le président du Bundestag, outre nombre de ministres et de responsables. De nombreuses demandes de rencontre du président n’ont pu être satisfaites par manque de temps. 
Par ailleurs, les grandes entreprises allemandes sont désireuses de connaître le point de vue du président As-Sissi sur les dossiers économiques, et les opportunités d’investissement dans l’avenir. Egalement, des domaines spécifiques nouveaux seront abordés lors de cette visite, et de nombreux accords de coopération économique et d’investissement seront signés avec la partie allemande, ainsi que des protocoles de coopération notamment dans le domaine culturel pour développer le Musée d’Aton à Minya.

 

Q.  : Y a-t-il d’autres dossiers qui vous paraissent importants dans la période à venir ?
R.  : Bien sûr, suite à la rencontre entre le président As-Sissi et le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas au Caire récemment, As-Sissi a appelé à augmenter le nombre d’écoles allemandes en Egypte jusqu’à 70, ce que j’ai considéré comme une mission à accomplir pour moi, de manière indirecte, et qui constituera l’une de mes priorités dans la période à venir, leur nombre étant actuellement de septseulement.

 

Q.  : Comment voyez-vous les relations égypto-allemandes actuellement ?  
R.  : L’Allemagne est actuellement l’un des pays les plus importants pour l’Egypte, car elle est un partenaire actif dans la mise en œuvre des plans de développement économique et sociaux, sous la supervision directe du président As-Sissi. De même, les relations entre Le Caire et Berlin sont excellentes dans tous les domaines, politiques, économiques et culturels, et l’on trouve de nombreux domaines de coopération entre les deux pays, fondés sur le respect dont jouit le président As-Sissi en Allemagne, et la grande estime pour ses politiques sages et le rôle régional de l’Egypte comme élément indispensable de la stabilité et de la sécurité dans une région endeuillée par les conflits et les guerres.

Et je voudrais indiquer ici que je vais faire mon possible pour construire à partir de ce qu’a réalisé mon prédécesseur à ce poste, l’ambassadeur Badr Abdel Ati, qui a fait beaucoup pour renforcer les relations entre les deux pays.

 

Q.  : Sur le plan personnel, quels sont les espoirs que vous souhaitez réaliser en priorité durant votre mission en tant qu’ambassadeur à Berlin ?
R.  : Je voudrais savoir ce que pourrait offrir la partie allemande en réponse à nos nombreux besoins urgents, en particulier sur le dossier de l’enseignement, le secteur de l’énergie, et l’exploitation de la zone économique du Canal de Suez pour construire des industries allemandes et des entrepôts pour leurs produits, en prenant en compte la faiblesse des prix des facteurs de production et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée, en profitant du marché égyptien et de l’ouverture sur l’Afrique et le Moyen-Orient, et en exploitant les accords de libre-échange signés dans le cadre de la Ligue arabe ou de l’Union africaine. Car jusqu’alors, aucune industrie allemande ne s’est installée dans la zone économique de l’est de Port-Saïd ni autour du Canal de Suez.

Je chercherai aussi à augmenter les opportunités de formation professionnelle et technique dans laquelle l’Allemagne se distingue, et à développer la coopération culturelle entre les deux pays, que ce soit à l’approche de l’inauguration du Grand Musée égyptien, ou pour le développement du Musée égyptien de Tahrir. Nous examinerons la coopération avec le Musée égyptien de Berlin et les musées égyptiens, et la création en Egypte d’une faculté de fouilles archéologiques est à l’étude, ou d’une branche des facultés allemandes spécialisées dans ce domaine.

Egalement, l’Egypte a enregistré le plus grand nombre d’entrées de touristes allemands l’année dernière, ce qui reflète la bonne situation sécuritaire, politique et économique du pays, et la bonne commercialisation de la production touristique égyptienne, outre l’augmentation notable des vols charters après la levée de l’interdiction des vols allemands vers Charm Ach-Cheikh. Cependant, je souhaite beaucoup améliorer ces performances, surtout que l’Egypte possède des atouts importants qu’il convient d’exploiter, sans s’en tenir à un nombre déterminé, car nous devons être ambitieux.

 

Q.  : Nous avons remarqué un accueil chaleureux et un intérêt particulier pour votre personne et votre famille de la part du président allemand, lors de la cérémonie d’accréditation officielle au Palais présidentiel, comment avez-vous réagi à cela ? Et quels sont les principaux dossiers abordés entre vous durant la réunion à huis clos ?
R.  : En vérité, ce fut un accueil extrêmement amical, et j’ai appris par la suite que le temps qui m’a été consacré a été plus long qu’à l’habitude dans ce genre de circonstances, ce qui a été une cause de fierté en reflétant l’estime dont jouissent l’Egypte et son président en Allemagne.

Le président allemand a un façon simple et amicale de traiter avec les nouveaux ambassadeurs, et il a demandé qu’on fasse des photos souvenirs avec la famille après les photos officielles.

Concernant les détails de la réunion qui a eu lieu en présence de son directeur de cabinet, et d’un représentant de chacun des ministères des Affaires étrangères et de la Défense, il a abordé certains dossiers importants, et la rencontre a duré environ 25 minutes, alors qu’elle ne dure pas plus de 10 minutes en général. Nous avons parlé de l’impact de l’invasion turque de la Syrie, et de la situation de Daech, et il s’est montré inquiet à propos de la situation en Irak. Je lui ai fait part de l’inquiétude de l’Egypte concernant l’Irak et l’invasion turque de la Syrie, avec le danger de la fuite d’éléments de Daech en Libye, dans les pays du Sahel et en Europe, outre le fait que l’Egypte reste visée par ces éléments terroristes. J’ai essayé aussi d’expliquer les dimensions de ces relations et le rôle de l’Egypte en Libye et les complexités de la situation actuelle, surtout que l’Allemagne tente actuellement de réunir les diverses parties pour parvenir à une solution politique.

Le président allemand était également intéressé à la situation à Gaza et à sa situation humanitaire ainsi qu’à la façon dont l’Egypte peut soutenir le peuple palestinien et à ce qui avait été réalisé concernant la réconciliation palestinienne interne.

Le président allemand a été aussi soucieux de connaître les détails de la situation en Egypte actuellement, et du processus de développement et de transition économique, ainsi que les aspects des plans économiques ambitieux dans le cadre du programme économique global.

 

Q.  : Comment voyez-vous l’avenir de la politique étrangère allemande et son rôle au Moyen-Orient ?
R.  : La proposition de la ministre allemande de la Défense Kramp Karrenbauer de création d’une zone tampon au nord de la Syrie est un développement important dans la politique étrangère allemande, surtout que la proposition a été faite en accord avec la chancelière Angela Merkel, malgré le refus du ministre des Affaires étrangères HeikoMaas de cette idée. Cela révèle l’importance des tentatives allemandes de jouer un rôle notable au Moyen-Orient, ce qui permet une plus grande efficacité de ce rôle dans la région, et par conséquent, une meilleure compréhension du point de vue égyptien. Cela permettra aussi une meilleure entente avec l’Union européenne sur ces questions et d’autres, pour réaliser les intérêts égyptiens dans cette région.

 

Q.  : Comment voyez-vous les relations égypto-européennes, à la lumière de la profondeur des relations avec Berlin ?
R.  : La nomination d’Ursula von der Leyenà la présidence de la Commission européenne permettra de mieux comprendre le rôle égyptien dans les crises du Moyen-Orient et dans les autres dossiers qui intéressent l’Egypte et l’Union européenne. Cependant, nous devons signaler aussi que les relations avec l’Union européenne sont bonnes, et que les relations économiques de même que la question des droits de l’homme sont en cours d’examen, et que tous les dossiers sont abordés. Et l’Egypte est capable de présenter son point de vue sur ces dossiers et le justifier concrètement, plutôt que de s’en tenir à la théorie, sans lien avec la réalité.

 

Q.  : a-t-il une différence entre votre fonction précédente et votre travail actuel ? Et comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre nomination comme ambassadeur d’Egypte à Berlin ?

R.  : Mon expérience de travail comme adjoint du ministre des Affaires étrangères pour les affaires du cabinet du ministre a été riche et unique, et le fait que le ministre Sameh Choukrim’ait choisi pour ce poste est une preuve de sa confiance en moi dont je suis honoré. Car c’est une fonction qui comprend des missions sensibles de grande importance. Quant à l’ambassadeur, il représente le président de l’Etat dans le pays où il est accrédité, ce qui lui impose un fardeau accru. Cependant, cela reste le couronnement d’une carrière aux Affaires étrangères, après 35 ans de service à ce ministère, et je souhaite réaliser de nouveaux succès durant la période de mon travail en Allemagne.




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