Affaire Tariq Ramadan : un psychiatre de renom saisi du dossier
Après plus de trois décennies au service de la justice, le docteur Daniel Zagury est considéré dans le monde de l'expertise psychiatrique judiciaire comme une référence. Âgé de 69 ans, il a notamment été amené à témoigner dans de nombreux procès médiatiques concernant des affaires criminelles importantes (Michel Fourniret, Patrice Alègre, ou encore Guy Georges). Selon le Journal du dimanche, le docteur Daniel Zagury va désormais devoir apporter sa contribution dans un nouveau dossier sensible : l'affaire Tariq Ramadan. C'est en effet lui qu'ont désigné les trois juges d'instruction en charge du dossier Ramadan pour explorer la notion d'« emprise » évoquée dans le témoignage de plusieurs victimes présumées lorsqu'elles décrivent leur relation avec le célèbre islamologue.
Le docteur Daniel Zagury devra rendre son rapport, « détaillé » et « motivé », avant le 30 avril 2020, affirme le JDD, qui précise que pour chacune des plaignantes, au nombre de quatre, l'expert psychiatre devra « décrire la relation instaurée » entre Tariq Ramadan et ces femmes, et ce depuis le début de la relation jusqu'à son dénouement. Daniel Zagury devra également faire ce travail pour les deux personnes ayant témoigné sous X et les deux femmes entendues par la brigade criminelle, mais qui n'ont pas déposé de plainte. Le JDD rappelle que pour ces dernières, un « réquisitoire supplétif » a été délivré par le parquet le 10 septembre dernier, afin que la saisine des juges soit étendue à ces deux nouvelles victimes présumées.
Les échanges passés au crible
Daniel Zagury a aussi été chargé par les juges de « procéder à une étude psychodynamique » des échanges entre les différents protagonistes du dossier. Les « points communs » et « les différences » relevés entre les dires des différentes plaignantes devront également être passés à la loupe par le psychiatre, les juges souhaitant connaître son avis sur le sujet. Enfin, ces derniers espèrent surtout que son analyse leur permettra de répondre à une question, à savoir : « Le lien instauré [entre Tariq Ramadan et ses victimes présumées, NDLR] relève-t-il d'une relation d'emprise ? » Une notion qui pourrait peser lourd dans a suite de l'instruction si elle est établie...