Publié par CEMO Centre - Paris
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Abdelrahim Ali : Erdogan rompt avec Erbakan en 2001, dans une tentative de faire entrer la Turquie dans l’Union européenne

vendredi 08/novembre/2019 - 07:21
La Reference
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Dr Abdelrahim Ali, président du Centre d’Etudes du Moyen-Orient à Paris, a affirmé que lorsque Erbakan fonda le mouvement Milli Görüs, il commença à préparer le terrain en Turquie pour la domination de l’islam politique : en 1970, il fonda le parti de l’Ordre national (MNP) qui ne tarda pas à être dissout en 1971. Il fonda alors son second parti en 1972 : le parti du Salut national qui fut également dissout en 1980 lorsque l’armée turque prit le pouvoir.

Mais Erbakan ne se découragea pas et fonda en 1983 un nouveau parti : le parti de la Prospérité (RF) qui fut interdit par la Haute Cour constitutionnelle de Turquie car il violait les articles de la constitution imposant la séparation de la religion et de l’Etat.

Et lorsque Erbakan, Erdogan et Gül se virent interdire la pratique de la politique, d’autres membres du parti de la Prospérité fondèrent le parti de la Vertu (FP) fin 1997, interdit lui aussi en 2001 par la Haute Cour constitutionnelle.

Et le président du CEMO de poursuivre : « Lorsque Erbakan, Erdogan et Gül furent à nouveau autorisés à réintégrer la vie politique, on assista à une rupture claire entre la vieille garde dirigée par Erbakan et la nouvelle génération du mouvement représentée par Erdogan et Gül. C’est ainsi qu’Erbakan devint chef du parti de la Félicité en 2001, tandis qu’Erdogan et Gül fondèrent la même année le parti de la Justice et du développement ».

Et d’ajouter : « Erbakan mourut en 2011, mais nous pouvons affirmer que la pensée islamique consignée durant les années soixante du siècle dernier dans son Manifeste représente la base du parti de la Justice et du développement, fondé et présidé par la suite par Erdogan. C’est aussi la même idéologie adoptée par le mouvement islamique Milli Görüs, fondé en Europe mais qui s’est étendu aux Etats-Unis et en Australie.

Erdogan et Gül quittèrent cependant Milli Görüs suite aux conflits internes qui tournaient autour des gains matériels de ce mouvement en Europe. En effet, leurs revenus provenant du mouvement atteignirent un million d’euros par mois pour la seule Allemagne ».

Ces déclarations ont été faites lors du colloque organisé vendredi par le Centre d’Etudes du Moyen-Orient à Paris, présidé par le journaliste Abdelrahim Ali, sous le titre « « La politique extérieure de la Turquie et ses conséquences désastreuses pour l’Europe ». Y participent le directeur exécutif du CEMO Dr Ahmad Youssouf, Pierre Berthelot, Roland Lombardi, Joachim Véliocas, et Garen Shnorhokian, ainsi qu’un grand nombre d’experts et de spécialistes du Moyen-Orient et de l’Europe, et des journalistes arabes et français.

 

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