Publié par CEMO Centre - Paris
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Dans le nord de la Syrie, Daech survit à la mort d’al-Baghdadi

vendredi 01/novembre/2019 - 10:01
La Reference
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Il a pris une grande inspiration avant de s’exprimer. «La peur! La peur! Je n’en peux plus de vivre avec la peur», lâche Mohammed, via WhatsApp, encore sonné par l’attentat qui a frappé sa ville. Ce jeudi matin, il est aux environs de 5h30 quand Afrine (nord-ouest syrien) se réveille en sursaut au bruit d’une énorme explosion.
Les images inondent aussitôt le portable du jeune fonctionnaire syrien: corps défigurés, cageots de pommes renversés, lambeaux de chaussures échoués dans une flaque de sang. Un camion chargé d’explosifs détone en plein milieu d’un marché, en tuant au moins dix personnes. L’attaque, inhabituelle dans cette localité sous contrôle étroit des supplétifs syriens de l’armée turque, n’a pas été revendiquée. Mais tous les regards se tournent vers l’organisation de l’État islamique. «Si Abou Bakr al-Baghdadi est fini, lamenace de Daech est toujours bien vivante», déplore Mohammed.

Comme un sinistre jeu de dominos où les explosifs ont remplacé les cartes, le nord de la Syrie connaît une vague ininterrompue d’attaquesdepuis la mort du fondateur de l’EI. Dans la même journée de jeudi, une personne a été blessée à Sarmine, dans la province d’Idlib, par une bombe artisanale. À al-Raï, dans la région d’Alep, c’est une moto qui a explosé.

Si la mouvance djihadiste est symboliquement affectée par la disparition de son maître, dont le remplaçant, Abou Hamza al-Qourachi, vient d’être nommé, «elle a encore les moyens d’encourager ses partisans à la revanche», observe Lina Khatib, spécialiste du Moyen-Orient au sein du think-tank Chatham House.

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