Publié par CEMO Centre - Paris
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Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EI, serait mort

dimanche 27/octobre/2019 - 12:59
La Reference
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Dans la nuit de samedi à dimanche, Donald Trump a publié un tweet étonnant. «Quelque chose d'énorme vient juste de se passer !» Une façon de teaser sa prise de parole qui doit intervenir à 9 heures, heure locale, à la Maison-Blanche et qui pourrait annoncer l'opération militaire visant un haut responsable jihadiste la plus importante depuis celle du 2 mai 2011, qui avait débouché sur la mort d'Oussama ben Laden. Selon «Newsweek», une opération des forces américaines en Syrie aurait mené à la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, le dirigeant du groupe terroriste Etat islamique, près de Barisha, dans la région d'Idleb, frontalière de la Turquie. D'après les sources de CNN et ABC, celui qui était recherché depuis cinq ans aurait activé une ceinture d'explosifs au moment où les commandos américains se rapprochaient de sa planque. Des analyses ADN et biométriques seraient en cours pour confirmer l'identité de celui dont la capture faisait l'objet d'une récompense de 25 millions de dollars.

Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent une opération militaire déroulée dans la nuit de samedi à dimanche, près de Barisha. Au petit matin, le lieu visé n'était plus que ruines. Le bâtiment où il se trouvait a été détruit, précise «Newsweek», afin d'éviter qu'il ne devienne un mausolée.

Abou Bakr al-Baghdadi était apparu en avril dernier dans une vidéo diffusée par le groupe terroriste dans laquelle il appelait ses combattants à poursuivre leur action, après des attentats meurtriers au Sri-Lanka revendiqués par l'EI. Il s'agissait de la première fois qu'il était vu depuis juillet 2014 et des images prises dans la grande mosquée al-Nouri de Mossoul. Il venait de proclamer le «califat» qu'il dirigeait et qui a été éradiqué en mars dernier en Syrie et en Irak. Mais qui possède encore de nombreux partisans et combattants, qui mènent des opérations terroristes à travers le monde, revendiquées par la formation comme les attentats de Paris et Bruxelles.

A Baghouz, son fief tombé en mars dernier, Abou Bakr al-Baghdadi n'avait pas été retrouvé. «Al-Baghdadi est mal en point mais il reçoit tout ce dont il a besoin pour se soigner. Avant la chute de Baghouz, personne ne l’a vu, ou n’a remarqué de comportements susceptibles d’indiquer sa présence. Ni les habitants ni les cadres de Daech capturés et interrogés. Normalement, quand Al-Baghdadi se trouve dans une zone, il fait transmettre ses directives aux émirs locaux, voire à la population. Mais là, rien !», avait déploré le commandant kurde Adnan Afrin, engagé dans les Forces démocratiques syriennes auprès de notre journaliste, en mars dernier. «Al-Baghdadi n’est pas assez bête pour s’être laissé encercler à Baghouz. Il est peut-être en Irak ou en Turquie !», supposait le militaire. En 2017, Abou Bakr al-Baghdadi aurait été gravement blessé dans une frappe aérienne mais le groupe terroriste avait publié, dans les semaines suivantes, un enregistrement audio prouvant qu'il était toujours en vie.

Que faisait Abou Bakr al-Baghdadi dans la région d'Idleb ? Y était-il depuis longtemps ou s'est-il déplacé face dans une zone actuellement perturbée par l'opération turque visant, dans le nord-est syrien, les forces kurdes. Ces dernières, face au retrait des militaires américains qui étaient jusque là leurs alliés, ont passé un accord avec le régime de Bachar el-Assad. Les forces américaines ont été renforcées dans l'est, toujours sous contrôle kurde, afin de contrôler une zone pétrolière.

Quelques heures après l'annonce des médias américains, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme a assuré que neuf personnes ont été tuées dans des tirs d'hélicoptères qui visaient, dans la nuit, des jihadistes proches du groupe Etat islamique dans cette même province d'Idleb. «Les tirs visaient une maison et une voiture aux abords du village de Baricha où se trouvaient des groupes proches de l'EI», a expliqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. «On ne peut pas confirmer ou nier la présence de Baghdadi».

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