Publié par CEMO Centre - Paris
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Le Drian : « La France veut défendre sa place en Afrique »

samedi 26/octobre/2019 - 01:14
La Reference
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Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères s'est exprimé à l'occasion de sa visite de travail de trois jours au Cameroun.

  C'est véritablement un signe tangible d'un certain réchauffement des relations entre la France et le Cameroun que cette visite de travail entreprise par Jean-Yves Le Drian, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères sur les bords du fleuve Wouri. À Lyon, où s'est tenue la sixième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme le 10 octobre dernier, la rencontre entre les présidents Paul Biya et Emmanuel Macron avait retenu l'attention des observateurs qui y avaient décelé un signe prometteur. Depuis, sur fond de logique de dialogue national, l'opposant Maurice Kamto et nombre de ses compagnons de parti, le MRC, ont été libérés et l'entremise de la France a, semble-t-il, pu aider à trouver une porte de sortie pour presque tout le monde. De quoi rassurer les partisans d'une relation encore plus étroite entre Yaoundé et Paris.

Pour la France, une place à tenir

D'ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n'y est pas allé par quatre chemins. « La France doit tenir sa place en Afrique face à la concurrence chinoise », a-t-il dit. Et de promettre des partenariats « gagnant-gagnant » aux pays africains qui font le choix des entreprises françaises. « En Afrique, nous devons tenir notre place », a-t-il lancé lors d'un échange avec des chefs d'entreprises à Douala, capitale économique du Cameroun, en référence notamment aux grands chantiers d'infrastructures. « Parfois, on a tendance à oublier que la France a des qualités industrielles et entrepreneuriales dans ce domaine [des infrastructures, NDLR] depuis longtemps. Ce n'est pas obligatoirement l'apanage d'entreprises plus lointaines, qui ont une appétence respectable pour l'Afrique », a-t-il ajouté en référence à la compétition chinoise.

La concurrence chinoise visée

Il faut dire que Pékin a développé une présence massive dans le continent, notamment à travers le projet pharaonique des « nouvelles routes de la soie », qui prévoit de connecter la Chine à l'Asie, l'Europe et l'Afrique à travers la construction de ports, de lignes ferroviaires et d'aéroports. Certaines critiques, notamment venues de pays occidentaux, estiment que les pays les plus pauvres sont poussés à s'endetter pour financer des infrastructures inutiles. « Lorsqu'on fait, on fait aussi gagnant-gagnant pour nos partenaires africains », a insisté le chef de la diplomatie française, également chargé du portefeuille du commerce extérieur, à l'intention des autorités camerounaises.

Encore des cartes à jouer pour la France

La France reste le premier investisseur étranger au Cameroun, avec 1,1 milliard d'euros en 2018, mais a perdu sa place de premier fournisseur face à la Chine. Jean-Yves Le Drian s'est rendu symboliquement sur un pont, un ouvrage de 178 millions d'euros financé par l'Agence française de développement (AFD), nouvellement construit au-dessus du fleuve Wouri à Douala. « Il n'y a pas de symbole plus fort qu'un pont [...] dans la relation que nous voulons renforcer avec le Cameroun », a souligné Jean-Yves Le Drian. Autant de points qui illustrent bien que cette visite de Le Drian mercredi et jeudi au Cameroun avait vraiment pour but de renforcer ce partenariat et de soutenir les « efforts de paix » du président Paul Biya, lequel a multiplié les gestes d'apaisement ces dernières semaines dans plusieurs crises, notamment celle des régions anglophones.

 


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