Torture en Syrie : «Les tabassages se déroulaient deux fois par jour»
Dans
sa dernière étude, l’ONG Réseau syrien des droits de l’homme estime que plus de
14 000 personnes sont mortes après avoir été torturées dans des prisons
et des hôpitaux militaires du régime d’Al-Assad depuis mars 2011.
Torture en Syrie : «Les tabassages se déroulaient deux fois par
jour»
La liste est atroce. Elle recense, avec
parfois des schémas à l’appui, 72 méthodes de torture employées par le
régime syrien dans ses geôles et ses hôpitaux militaires. La «chaise allemande»
et le «tapis volant», qui broient le dos et la colonne vertébrale, les
suspensions au plafond, par un bras ou une jambe, des heures durant, les
brûlures en faisant fondre des sacs en plastique ou après avoir aspergé les
corps d’insecticide, les électrocutions, les coups qui fracturent mains,
pieds, cages thoraciques ou crânes, les fouets qui lacèrent la peau, les viols.
Les sévices, compilés dans le dernier
rapport du Réseau syrien pour les droits de l’homme (SNHR), sont tous plus
abominables les uns que les autres. Ils ne se déroulent pas que dans des
chambres de torture, mais aussi dans des cellules surpeuplées, sans aucune
hygiène, où les morts sont abandonnés à côté des encore vivants pendant
des jours, et où la nourriture manque cruellement. Elle se poursuit dans
les hôpitaux militaires, où des torturés qui y sont parfois envoyés se voient
frappés et où des étudiants en médecine s’en servent comme cobayes pour s’exercer.
Le SNHR, qui compile les disparitions et enquête sur le système
de détention en Syrie depuis le début du soulèvement, a calculé que 14
298 personnes, dont 63 femmes et 178 enfants, sont
morts sous la torture entre mars 2011 et septembre 2019. Parmi elles,
14 131 l’ont été par le régime de Bachar al-Assad, les autres par des
groupes jihadistes ou armés