Publié par CEMO Centre - Paris
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En Irak, de nouvelles manifestations sanglantes contre le gouvernement

vendredi 25/octobre/2019 - 02:23
La Reference
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Des milliers de jeunes Irakiens se sont à nouveau massés sur la place Tahrir, à Bagdad, aux cris de « tous des voleurs » vendredi 25 octobre. Les forces de sécurité tentaient de les disperser à coups de gaz lacrymogène et de tirs de sommation. Deux manifestants ont été tués dans la matinée, selon la Commission gouvernementale pour les droits de l’homme. « Selon les premières informations, ils ont été touchés au visage par une grenade lacrymogène », a précisé à l’AFP Ali Al-Bayati, membre de la Commission, ajoutant que près d’une centaine de manifestants et de membres des forces de l’ordre ont été blessés.

Devançant l’appel à manifester dans la capitale irakienne et dans tout le sud chiite du pays, nombreux ont passé la nuit sur la place emblématique du centre de la ville. « Où sont les snipers, oh Adel ? Dans ma poche ? », les entend-on chanter, moqueurs, sur les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, à l’adresse d’Adel Abdel Mahdi. C’est lui, le chef du gouvernement, qu’ils jugent avant tout responsable de la répression meurtrière qui s’est abattue lors d’une semaine de mobilisation contre la corruption et l’incurie de la classe politique, début octobre, au prix de 157 morts.

Dans le rapport d’enquête gouvernementale rendu public mardi, la présence de « tireurs non identifiés » dans les manifestations n’a pas été éclaircie. Peu convaincant, le rapport se borne à reconnaître un usage « excessif » de la force, alors que 70 % des manifestants ont été touchés à la tête et au torse. « Ce rapport est un vrai scandale. Il dédouane totalement la classe politique de toute responsabilité dans les violences, alors qu’elle a légitimé pendant six jours des morts dans la rue », dénonce le spécialiste de l’Irak, Hosham Dawood. Quelques dizaines de commandants des forces de sécurité à Bagdad et dans le sud du pays, tenus pour responsables de ces violences, ont été congédiés dans la foulée. Pour les manifestants, les véritables responsables restent impunis.

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