Syrie: Les FDS accusent la Turquie de violer le cessez-le-feu
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont abandonné leurs positions dans le Nord-Est syrien aux armées russe et syrienne aux termes d'un accord russo-turc, ont accusé jeudi la Turquie d'avoir attaqué trois villages en violation du cessez-le-feu.
En vertu de l'accord conclu mardi par Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), composante principale des FDS et cibles de l'offensive turque du 9 octobre, devaient se retirer de la "zone de sécurité" qu'Ankara compte établir jusqu'à 30 kilomètres de la frontière en territoire syrien.
Selon l'agence russe RIA, qui cite un responsable des FDS, l'objectif a été atteint jeudi avec des retraits signalés jusqu'à 32 kilomètres de la frontière.
Une source au ministère russe de la Défense, citée aussi par RIA, a annoncé jeudi que Moscou allait dépêcher 276 militaires supplémentaires et 33 unités d'équipements militaires en Syrie.
Le ministère russe de la Défense, toujours cité par RIA, a indiqué jeudi qu'un détachement de la police militaire russe avait patrouillé le long d'une route frontalière couvrant 60 kilomètres.
L'accord scellé mardi à Sotchi prévoit également que des garde-frontières syriens reprennent le contrôle des points de passage. Les armées russe et turque mèneront à partir de mardi prochain des patrouilles conjointes dans une bande de 10 km de profondeur en territoire syrien pour vérifier que plus aucun combattant kurde n'y est stationné.
Se disant assuré de la permanence du cessez-le-feu turc, Donald Trump a annoncé mercredi la levée des sanctions américaines imposées à la mi-octobre contre Ankara. Elles seront rétablies "s'il se produit quelque chose qui nous déplaît", a prévenu le président américain.
Les FDS affirment jeudi dans un communiqué que l'armée turque a attaqué trois villages "hors de la zone de cessez-le-feu", contraignant des milliers de civils à fuir.
"L'Etat turc et ses factions terroristes continuent de violer le processus de cessez-le-feu", accusent-elles. "Nos forces sont encore au combat", ajoutent-elles, appelant les Etats-Unis à intervenir.
Le ministère turc de la Défense n'a pas commenté les allégations des FDS mais a précisé que cinq militaires turcs avaient été blessés lors d'une attaque des YPG autour de la ville frontalière de Ras al Aïn, près des trois villages présumément visés.
"Si ces terroristes ne se retirent pas et continuent leurs provocations, nous allons appliquer nos plans pour une (nouvelle) offensive", a déclaré jeudi Recep Tayyip Erdogan.
(Tom Perry et Maria Kiselyova, Sophie Louet pour la version française, édité par Jean-Stéphane Brosse)