Pour l'Iran, des bases militaires turques en Syrie seraient «inacceptables»
L'Iran a qualifié lundi 21 octobre d'«inacceptable»
toute initiative de la Turquie visant à établir des bases militaires en Syrie,
où Ankara a lancé une offensive dans le nord contre des combattants kurdes,
suspendue après un accord de trêve.
«Les
Turcs peuvent avoir les bases qu'ils veulent et faire ce qu'ils souhaitent sur
leur propre territoire et au sein de leurs frontières, mais si vous parlez de
(...) l'établissement de bases turques en Syrie, c'est inacceptable», a
déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas
Moussavi. Une telle initiative serait considérée par Téhéran comme une «agression
contre la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale d'un Etat
indépendant», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse retransmise à
la télévision d'Etat. «Naturellement, elle fera l'objet d'une opposition de
la République islamique d'Iran et d'autres pays», a poursuivi Abbas
Moussavi. L'Iran, engagé militairement en Syrie au côté du régime dans la
guerre qui déchire le pays depuis 2011, a appelé à plusieurs reprises à la fin
de l'offensive turque, lancée le 9 octobre contre les forces kurdes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
déclaré vendredi que la Turquie prévoyait d'établir 12 postes d'observation en
Syrie. Il a aussi menacé de reprendre son offensive si les forces kurdes ne se
retiraient pas d'un secteur frontalier avec la Turquie comme le prévoit une
trêve négociée le 17 octobre par Washington. La trêve, qui expirera mardi à 19h
GMT, vise à permettre à la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG), considérée comme «terroriste» par Ankara, de quitter ses
positions situées près de la frontière turque. Elle vise aussi à permettre à
Ankara de mettre en place une «zone de sécurité» dans ce secteur. «Nous
n'avons aucune intention de rester» dans le nord de la Syrie, avait
néanmoins affirmé Recep Tayyip Erdogan vendredi. «C'est hors de question».