En Syrie, les grands gagnants et les perdants de la dérobade américaine
Le retrait des forces spéciales américaines se poursuit en Syrie. Un convoi
de l’armée a quitté lundi le territoire pour pénétrer dans la province de
Dohouk, au nord, ou une partie des effectifs vont être redéployés pour lutter
contre l’Etat islamique. De leur côté, les combattants kurdes quittent
certaines villes frontières, notamment à Ras al-Aïn. Alors que le cessez-le-feu
expire, le président Erdogan doit s’entretenir mardi en Russie pour avec son
homologue russe, Vladimir Poutine.
Le départ des forces spéciales
américaines a donné lieu, la semaine dernière, à des
scènes surréalistes. Lors de leur évacuation par la route, elles ont croisé les
véhicules et les soldats de l’armée syrienne qui partaient prêter main-forte
aux combattants kurdes du PYD à Ayn al Arab (Kobané, en kurde). « Les
Américains ont même tiré sur des supplétifs arabes de la Turquie à Ayn al Arab,
aidant de facto les forces de Damas », s’amuse une source sur le terrain. Après
avoir échoué à déloger Bachar el-Assad du pouvoir, les Etats-Unis en viennent
donc à favoriser sa reconquête territoriale au nord-est de la Syrie.
Le gouvernement syrien est, sans
conteste, le grand vainqueur du retrait américain qui a été suivi de
l’offensive turque.