Syrie : Erdogan s'en prend violemment à l'Occident
Le président Recep
Tayyip Erdogan charge
l'Occident. Lundi 21 octobre, il a accusé les pays occidentaux de
« s'être rangés aux côtés des terroristes » contre la Turquie en critiquant l'offensive d'Ankara contre les
forces kurdes en Syrie. « Vous arrivez à y croire ? Tout l'Occident
s'est rangé aux côtés des terroristes et ils nous ont attaqués tous ensemble. Parmi eux, les pays de l'Otan et les pays de l'Union européenne. Tous », a déclaré Recep
Tayyip Erdogan dans un discours à Istanbul.
La Turquie a déclenché le 9 octobre une offensive
dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du
peuple (YPG), un groupe qu'elle qualifie de « terroriste » mais qui
est soutenu par les pays occidentaux contre l'organisation État islamique (EI).
Cette opération militaire, suspendue jeudi à la faveur d'une fragile trêve négociée entre Ankara et
Washington, a été vivement critiquée
par la communauté internationale, au grand dam de Recep Tayyip Erdogan qui
exhorte l'Otan, dont fait partie la Turquie, à faire preuve
d'« empathie ». « Je croyais que vous étiez contre le terrorisme ?
Quand avez-vous commencé à agir de concert avec les terroristes ? » a
grondé le président turc lundi. « Les YPG sont-elles devenues un membre de
l'Otan sans que j'en sois prévenu ? » a-t-il ironisé.
120 heures
de trêve
Selon Ankara, l'opération militaire contre les YPG vise à
mettre en place une « zone de sécurité » séparant la frontière turque
des territoires contrôlés par les combattants kurdes. Jeudi, Recep Tayyip
Erdogan et le vice-président américain Mike Pence ont conclu un accord
prévoyant l'arrêt des combats pendant « 120 heures », soit
jusqu'à mardi soir, afin de permettre aux forces kurdes de se retirer de leurs
positions situées dans le
projet turc de « zone de sécurité ». « Une grande partie des
120 heures est maintenant écoulée », a souligné lundi Recep Tayyip
Erdogan. La Turquie a affirmé que l'offensive reprendrait si les YPG ne
respectaient pas l'accord.
Le président turc doit se rendre mardi en Russie pour s'entretenir avec son homologue Vladimir
Poutine de la Syrie, un
dossier sur lequel les deux dirigeants coopèrent étroitement en dépit de leurs
intérêts divergents. « Nous allons discuter de la situation en Syrie et,
si Dieu le veut, nous prendrons les mesures qui s'imposent », a déclaré
Recep Tayyip Erdogan.