Union européenne : la France et les Pays-Bas ferment la porte à la Macédoine du Nord et à l’Albanie
Le climat était tendu entre les ministres chargés des affaires européennes de l’Union, censés décider – à l’unanimité – d’autoriser, ou non, l’ouverture de négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie en vue d’un nouvel élargissement de l’Union. La réunion s’est terminée, mardi 15 octobre, au Luxembourg, sur un constat de désaccord qui a visiblement désarçonné la Commission européenne, toujours favorable au principe de l’extension aux pays des Balkans, la présidence semestrielle finlandaise ainsi que les représentants des deux pays concernés. Au début du mois d’octobre, les dirigeants de la Commission, du Conseil et du Parlement européens avaient signé une lettre conjointe appelant au lancement des discussions.
La France et les Pays-Bas se sont, comme prévu, opposés à ce principe, d’autres pays partageant sans doute leur point de vue mais observant un silence prudent. En juin déjà, Paris et Amsterdam avaient dit « non » et avaient été appuyés par l’Allemagne. Le Bundestag a, en fait, voté en faveur de l’ouverture des discussions mais il a subordonné la première conférence d’adhésion avec Tirana au respect de neuf conditions liées à l’Etat de droit. L’Espagne et le Danemark, eux, avaient estimé que l’Albanie n’offrait pas encore de garanties suffisantes quant aux réformes qui lui sont réclamées.
« Inefficace » et « frustrant »
« Une large majorité de pays membres était favorable à une décision qui est dans l’intérêt des peuples concernés », a commenté, mardi soir, Tytti Tuppurainen, la ministre finlandaise des affaires européennes. Chaud partisan de l’élargissement, le commissaire Johannes Hahn n’a, lui, pas caché son irritation. « Je regrette vraiment cette décision, comment voulons-nous être crédibles si nous n’arrivons pas à régler de telles questions ?, grinçait-il. Ne soyons pas surpris si d’autres puissances, apparemment plus ambitieuses, jouent à l’avenir un plus grand rôle dans cette région. » Dans la prochaine Commission, le responsable autrichien cédera son portefeuille au commissaire hongrois.