Un «cessez-le-feu permanent» au Soudan
L'exécutif
soudanais a annoncé mercredi un cessez-le-feu permanent dans trois zones de
conflit. Mais les pourparlers avec des groupes rebelles ont été suspendus avant
d'avoir commencé.
Le Soudan a annoncé mercredi un
«cessez-le-feu permanent» dans les zones de conflit au moment où les
pourparlers de paix entre Khartoum et des rebelles soudanais ont été suspendus
à Juba avant même d'avoir débuté, un des groupes rebelles accusant les forces
gouvernementales de bombarder ses positions au Kordofan-Sud.
Le chef du Conseil souverain du Soudan, le
général Abdel Fattah al-Burhan, a annoncé un cessez-le-feu permanent dans trois
zones de conflit. «Le général Abdel Fattah al-Burhan a annoncé un cessez-le-feu
permanent pour montrer que le gouvernement est engagé dans la paix», a indiqué
le Conseil souverain, chargé de diriger la transition depuis la destitution le
11 avril par l'armée d'Omar el-Béchir. «Le cessez-le-feu est en vigueur depuis
la signature de cette déclaration», a ajouté le Conseil.
Un cessez-le-feu non officiel a été établi
depuis le destitution d'Omar el-Béchir, chassé du pouvoir après des
manifestations massives. Le Conseil souverain du Soudan, une instance composée
de militaires et de civils qui dirige à présent le pays, est chargée de superviser
la transition du pouvoir aux civils, comme le demandaient les manifestants.
Pourparlers suspendus
Un nouveau gouvernement de transition est
en place pour gérer les affaires courantes. C'est lui qui mène les pourparlers
de paix avec les groupes rebelles soudanais qui ont été officiellement lancés
lundi à Juba, capitale du Soudan du Sud. Mais les pourparlers de paix entre des
représentants du gouvernement soudanais et de groupes rebelles du Darfour
(ouest), du Kordofan-Sud (sud) et du Nil Bleu (sud-est) ont été suspendus avant
même d'avoir commencé.
Amar Amoua, secrétaire général du Mouvement
de libération du peuple du Soudan - Nord (SPLM-N), actif dans les régions du
Nil Bleu et du Kordofan-Sud, a en effet annoncé qu'il ne participerait aux
pourparlers que si le gouvernement retirait ses forces des montagnes Nuba, au
Kordofan-Sud. Il a affirmé que, depuis une dizaine de jours, le gouvernement
bombardait leurs positions dans les montagnes Nuba, malgré un cessez-le-feu non
officiel.
«Nous enquêtons encore pour savoir s'il y a
réellement eu des attaques dans ces zones ou pas, mais cela ne mettra pas fin
au processus de paix», a déclaré à l'AFP un membre de l'équipe de médiation du
Juba. «Le gouvernement regrette et condamne dans les termes les plus forts ces
événements malheureux qui continuent de se produire dans la zone et dans
d'autres parties du pays», a déclaré Mohammed Hassan, un porte-parole de la
délégation envoyée par Khartoum. «Nous regrettons que ces événements aient lieu
à un moment ou certains entament des négociations de paix».