Brexit : la France se prépare au retour de la frontière
A 36 ans, le maire de
Dieppe appartient à « une génération qui n’a jamais connu la
frontière ». Alors, pour Nicolas Langlois, maire PCF de la
« ville aux quatre ports » depuis 2017, le Brexit sera « une
révolution culturelle ». Surtout si le Royaume-Uni sort de l’Union
européenne le 31 octobre avec pertes et fracas. Pour autant, considère
l’ancien douanier, « cela peut être bénéfique pour nos
territoires. En tout cas, c’est notre pari ».
A
Dieppe, donc, on se prépare. Comme partout le long de la Manche. La France ne
peut se désintéresser des conséquences qu’aurait, pour ses ports, la sortie
brutale du Royaume-Uni. De fait, 100 000 entreprises commercent avec
le voisin d’outre-Manche. Le volume d’affaires avec le Royaume-Uni s’élève à
60 milliards d’euros par an et un Brexit dur pourrait « coûter »
0,5 point de PIB à la France, si l’on en croit l’OCDE.
Alors
que les discussions se sont éternisées entre les Britanniques et les Européens,
Paris envisage toutes les hypothèses. « Notre rôle est de
nous préparer à ce choc que peut être le Brexit dur, reconnaît Bruno Le
Maire, ministre de l’économie et des finances. Et nous nous y sommes
préparés. Mais il y aura toujours, de toute façon, des surprises, des choses à
corriger le moment venu. Ne soyons pas fanfarons. » Le ministre
assure avoir lancé « des consultations auprès de chacune des PME
qui ont comme seul client la Grande-Bretagne. Et ce sont ces 16 000 PME
qui sont ma préoccupation première ».
Le
Brexit est d’abord un sujet « douanes ». Certes, le Royaume-Uni
n’appartient pas à l’espace Schengen et les formalités imposées aux passagers
ne devraient donc guère évoluer. Mais, pour le transport des marchandises,
c’est une autre paire de manches. L’entrée en vigueur du Brexit se traduira par
la mise en place de formalités de dédouanement et de contrôles sanitaires.