Offensive turque en Syrie: Le Drian dénonce une "porte ouverte à Daesh"
Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires
étrangères, était l'invité de BFMTV-RMC ce mercredi matin. Il a évoqué
l'offensive turque contre les Kurdes en Syrie.
Daesh n'est pas vaincu, prévient Jean-Yves Le Drian.
Invité de BFMTV-RMC ce mercredi matin, le ministre des Affaires étrangères a
déploré, en des termes très nets, l'offensive turque contre
les Kurdes dans le nord-est syrien: "Pour
Daesh, c’est une porte ouverte, c’est une possibilité de résurgence!'" Il
a poursuivi, évoquant, en plus de l'opération menée par Ankara, le retrait des
troupes américaines de la zone:
"La
concomitance entre l’offensive turque et le retrait américain, concomitance qui
n’est apparemment pas fortuite, met la région dans une situation dramatique et
met en cause notre propre sécurité. On
a considéré Daesh battu, ce n’est pas le cas ! Cette double attitude offre
toutes les possibilités pour une résurgence de Daesh."
Le Drian va se rendre en Irak
Sur le terrain, l'offensive turque fait craindre des
évasions de jihadistes étrangers détenus par les Kurdes syriens. Ils
sont environ 12.000 combattants, dont 2.500 à 3.000 étrangers, selon des
chiffres de sources kurdes. Interrogé à ce sujet, le ministre se veut
rassurant:
"À l'heure actuelle et à ma connaissance, les
camps où sont des jihadistes sont toujours tenus par les Kurdes. Notre souci
est que la sécurité ne soit plus assurée et que les Kurdes abandonnent la garde
de ces camps. Il y a là un danger majeur, c’est pourquoi je vais partir
prochainement en Irak."
Jean-Yves Le Drian souhaite discuter de la création dans
ce pays d'un d'un "dispositif" international pour juger
les jihadistes de Daesh, "y compris a priori les combattants
français". La France et six autres pays européens - Royaume-Uni,
Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Suède et Danemark - discutent depuis
plusieurs mois de la possible mise en place de ce tribunal international en
Irak.
La France "toujours en relation avec les Kurdes"
En parallèle, le ministre des Affaires étrangères que la France était "toujours en relation avec les Kurdes, même aujourd’hui". Alors que les Turcs ont annoncé leur intention de repousser les unités de protection du peuple (YPG) kurdes loin de leur frontière, les considérant comme des "terroristes" notamment du fait de leur lien avec le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, Jean-Yves Le Drian a commenté: "Les YPG doivent être suffisamment autonomes avec le PKK et le dire."