Publié par CEMO Centre - Paris
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Syrie : des Françaises « récupérées » par Daech après l'offensive turque

mercredi 16/octobre/2019 - 05:28
La Reference
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            « On vien de ce rentre compte qe c dawla [l'EI] ki nous a récupérer (sic). » Tel est le message qu'affirment avoir reçu des proches de l'une de ces Françaises, comme a pu le constater l'Agence France-Presse. Alors que l'offensive turque se poursuit mardi 15 octobre, au moins trois femmes, d'origine française, et qui étaient jusqu'à présent détenues par les Kurdes en Syrie, ont été « récupérées » par des membres de l'organisation État islamique, a rapporté leur avocate. D'après une proche, les hommes qui ont pris en charge ces Françaises leur auraient affirmé être leurs « frères de l'État islamique ». « On va vous mettre dans le désert en sécurité », leur auraient-ils assuré. Et d'ajouter : « Vous faites partie de l'État islamique vous restez là. »

Plusieurs Françaises qui avaient rejoint l'État islamique ont quitté ce week-end le camp de Aïn Issa dans le nord-est de la Syrie après l'offensive turque lancée depuis le 9 octobre contre les Kurdes syriens, qui tiennent ce territoire depuis leur victoire, appuyée par la coalition, contre l'État islamique. Selon d'autres messages entendus par l'Agence France-Presse, les Kurdes les auraient poussées à quitter le camp. Elles auraient ensuite vu leurs tentes en feu et se seraient retrouvées dans le désert avec de très jeunes enfants, avant qu'un « Syrien armé » ne leur propose de les aider. « Ils nous emmènent dans le désert », ont écrit ces femmes dimanche soir à leurs familles, très inquiètes de leur sort. « Elles sont parties depuis très longtemps de l'organisation », a affirmé à l'Agence France-Presse la mère de l'une d'entre elles, « donc pour l'EI elles sont considérées comme des déserteurs. Même si on sait que la France va dire “elles rejoignent l'EI” ».

La France accusée de livrer ses ressortissants « sur un plateau à l'EI »

« Le Quai d'Orsay est prévenu », a indiqué à l'Agence France-Presse Me Marie Dosé, qui alerte depuis des mois sur les conditions des Françaises dans les camps du Nord-Est syrien. « Ça fait deux ans qu'on dit que tout ça va arriver », avait-elle prévenu lundi, accusant la France, en refusant de rapatrier ses ressortissants, de les « livrer sur un plateau à l'EI ».

Environ 12 000 combattants de l'EI, dont 2 500 à 3 000 étrangers, sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, selon des chiffres de sources kurdes. Et les camps de déplacés du Nord-Est syrien accueillent à peu près 12 000 étrangers, 8 000 enfants et 4 000 femmes. Mardi, dans une tribune, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays empêcherait les combattants de l'État islamique de quitter le nord-est de la Syrie.

Un soldat turc tué mardi

Par ailleurs, ce mardi également, un soldat turc a été tué par des obus tirés depuis Minbej, dans le nord de la Syrie, où de violents combats ont opposé dans la nuit les forces d'Ankara à des combattants kurdes, a indiqué le ministère turc de la Défense. Huit soldats ont en outre été blessés, a indiqué le ministère dans un communiqué, sans préciser où se trouvaient les militaires turcs au moment où ils ont été touchés. L'armée turque a répliqué en bombardant des positions des forces kurdes, selon le communiqué.


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