Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a martelé sa détermination mardi à travers un entretien accordé au quotidien Hurriyet. Au mépris de l'indignation de la communauté internationale, au mépris même de sanctions américaines, il compte bien poursuivre l'offensive déclenchée il y a une semaine dans le nord-est de la Syrie contre les Kurdes.
"(Les Américains) nous disent de 'déclarer un cessez-le-feu'. Nous ne pourrons jamais déclarer un cessez-le-feu" tant que la Turquie n'aura pas chassé "l'organisation terroriste", a-t-il notamment déclaré. À Karkamis, à quelques encablures de la frontière syrienne, BFMTV a pu constater que l'opinion populaire reflétait pour le moment la volonté du chef d'Etat.
"Nous sommes avec nos soldats"
"Nos vies ne sont pas importantes, nous serons derrière nos soldats et notre gouvernement jusqu’au bout, c’est tout", confie une habitante, Leïla. "Le PKK doit disparaître." Le PKK désigne le Parti des travailleurs du Kurdistan dont les unités de protection du peuple (YPG), nommément ciblées par l'armée turque, sont une émanation militaire. Et du côté turc de la frontière, on bombe le torse à l'idée de rejoindre soi-même le front.
"Bien sûr que nous sommes préoccupés mais nous n’avons pas peur. Avec la permission de Dieu, nous sommes avec nos soldats et notre gouvernement. S’il nous appelle, nous irons nous battre", clame Halit auprès de BFMTV.
"J’espère que les soldats d'Assad ne viendront pas"
Dans la ville, on trouve aussi Mohamed, un Syrien arrivé là il y a cinq ans, poussé hors de son pays et d'Alep par les bombardements ordonnés par Damas. "J’espère que les soldats de Bachar al-Assad ne viendront pas, car ils tuent des gens", réagit-il. "Ils lancent des bombes partout et peu importe si ce sont sur des enfants ou des personnes âgées."
Mardi, les forces du régime de Bachar al-Assad ont commencé à se déployer dans certains secteurs du nord de la Syrie qui échappaient à leur contrôle, à la faveur d'un accord conclu avec les autorités kurdes de Syrie visant à contenir l'offensive turque.