Trump menace la France et l'Allemagne du retour des jihadistes de Daesh s'ils ne les rapatrient pas
En campagne pour sa réélection, Donald Trump a déclaré
samedi que si la France et l'Allemagne ne rapatriaient pas leurs ressortissants
qui ont combattu dans les rangs de Daesh, les États-Unis les laisseraient se diriger
vers leurs "foutues frontières".
Moins d'une semaine après l'annonce du
retrait des troupes américaines du nord de la Syrie, qui a été suivi par le lancement d'une offensive turque
dans cette zone contre une milice kurde, Donald Trump a évoqué la question des
jihadistes européens de Daesh.
Le président américain s'exprimait samedi à Washington à la tribune du
Values Voter Summit, comme l'a
notamment repéré LCI. Une tribune dont il a profité - entre autres - pour
justifier sa décision de retrait des troupes américaines du nord de la Syrie,
estimant que les États-Unis ont "fait le boulot" en battant Daesh.
"Nous n'allons pas les prendre"
Mais le milliardaire ne s'en est pas tenu là, et a
également exhorté les pays européens, citant nommément la France et
l'Allemagne, à rapatrier les combattants de l'organisation
terroriste ressortissants de leur pays.
"(Les combattants de Daesh) viennent d'Allemagne, ils viennent de France, ils viennent de nombreux autres pays d'Europe. Ce sont leurs citoyens. Je les ai appelés (les dirigeants européens, ndlr), et j'ai dit: 'Vous devez rapatrier vos combattants. Ils ont dit non, nous ne voulons pas. Alors je leur ai dit: 'Vous ne comprenez pas, nous n'allons pas les prendre, nous ne voulons pas d'eux, nous n'allons pas les enfermer à Guantanamo ou dans nos prisons américaines. Ils viennent de France, ils viennent d'Allemagne. Dans beaucoup de cas ils sont citoyens. Je les ai rappelés et dit: 'Vous devez les reprendre ou nous allons les laisser se diriger vers vos foutues frontières'."
Dimanche, les autorités kurdes ont
annoncé la fuite de près
de 800 proches de jihadistes étrangers de Daesh. Ils se trouvaient jusque-là dans un camp de
déplacés du nord de la Syrie, non loin des zones de combats entre les Kurdes et
les forces turques.
Selon des informations de Libération publiées en avril dernier, le gouvernement français avait
préparé le rapatriement de jihadistes français se trouvant dans le Kurdistan
syrien, mais n'aurait jamais lancé l'opération en raison de la forte hostilité
de l'opinion publique.