Retrait des troupes de Syrie: des commandos américains font part de leur "honte" au New York Times
Des officiers américains ont fait part de leur
"honte", à l'annonce du retrait de leurs troupes du nord de la Syrie,
ce lundi, où elles combattaient Daesh aux côtés des forces kurdes et de la
coalition internationale.
"Nous n'avons pas abandonné les Kurdes", s'est
défendu le ministre de la Défense américaine Mark Esper vendredi, en
annonçant le retrait des forces américaines du nord de la Syrie. Depuis
plusieurs années, les troupes américaines collaboraient étroitement avec les
forces kurdes pour combattre Daesh en Syrie.
Mais face à l'offensive
turque à la frontière syrienne, la Maison Blanche a pris le contre-pied de sa
stratégie de ces quatre dernières années, en
ordonnant aux quelque 1000 soldats américains déployés en Syrie
de quitter le pays d'ici
les prochains jours.
Entre kurdes et américains, une étroite
collaboration
Une décision qui a suscité l'indignation des dirigeants
internationaux, et particulièrement européens, qui soutiennent les Unités
de protection du peuple (YPG) contre Daesh. Et au sein des troupes américaines
déployées sur le terrain, l'indignation et la honte sont à leur comble.
"Ils nous ont fait confiance et nous avons brisé
cette confiance", a déclaré lors d'un entretien téléphonique au New York Times un officier américain la semaine dernière. Amer,
l'homme ajoute: "C'est une tâche sur la conscience américaine".
"J'ai honte", confie un autre
officier ayant opéré dans le nord de la Syrie aux côtés des soldats kurdes.
Les deux hommes ont souhaité faire part de leur
témoignage au quotidien américain de manière anonyme afin d'éviter toutes
représailles venant de leur hiérarchie.
"Trahison"
Du côté kurde, la réaction des soldats est aussi
sévère. "La pire chose dans la logique militaire, c'est la trahison",
déplore un responsable allié des Forces Démocratiques syriennes, du nom de
Shervan Darwish.
À l'annonce de ce retrait en fin de semaine dernière, les
forces kurdes n'ont eu d'autre choix que de réclamer un déploiement
de l'armée de Bachar al-Assad près de la frontière, pour contrer la progression du voisin turc et de ses
supplétifs syriens.
Ce lundi, Donald Trump a prévenu que les Etats-Unis
n'allaient pas "s'engager dans une autre guerre entre des gens qui se
combattent depuis 200 ans". "Est-ce que les gens pensent vraiment que
nous devrions entrer en guerre contre la Turquie qui est membre de l'Otan? Les
guerres sans fin vont s'arrêter!"