Publié par CEMO Centre - Paris
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Syrie : 800 femmes et enfants de djihadistes échappés d’un camp, la France «inquiète»

dimanche 13/octobre/2019 - 03:16
La Reference
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Les forces kurdes avaient alerté que l’intervention de la Turquie dans le nord de la Syrie pourrait provoquer un « chaos sécuritaire » avec la libération de milliers de djihadistes.

Des centaines de proches de membres du groupe djihadiste Etat islamique (EI) ont fui un camp de déplacés dans le nord de la Syrie, ont alerté ce dimanche les autorités kurdes, qui combattent les forces turques à proximité.

L'administration semi-autonome a rapporté la fuite de « 785 » proches de jihadistes, assurant que « le camp d'Aïn Issa » était désormais sans gardes. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé que les gardes du camp l'avaient « quitté » et que « des déplacés » fuyaient « au fur et à mesure ». Il s'agirait de femmes « étrangères », mais l'OSDH n'a pas précisé leurs nationalités.

La France a fait part de son inquiétude à la mi-journée, la porte-parole du gouvernement Sibeth N'Diaye appelant la Turquie a « terminer au plus vite son intervention » contre les Kurdes.

Confrontées depuis mercredi à une offensive lancée par Ankara, les autorités kurdes ont, à plusieurs reprises, mis en garde contre une résurgence de Daech. Elles ont assuré que le chaos sécuritaire pourrait provoquer la libération de milliers de djihadistes et leurs familles, retenus dans des prisons ou des camps de déplacés.

Quelque 12 000 combattants de Daech, des Syriens, des Irakiens, mais aussi 2500 à 3000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons des Kurdes, selon leurs statistiques officielles. Les camps de déplacés accueillent quelque 12 000 étrangers, 8000 enfants et 4000 femmes.

S'adressant à l'ONU mais aussi à la coalition internationale emmenée par Washington mise en place pour lutter contre les djihadistes, les autorités kurdes ont réclamé « une intervention rapide pour empêcher une catastrophe dont les conséquences ne se limiteront pas à la Syrie. »

130000 déplacés

Ce dimanche, les combats font toujours rage. Depuis le début mercredi de l'offensive turque contre une milice kurde syrienne, plus de 130 000 personnes ont été déplacées, a indiqué l'ONU, les organisations internationales mettant en garde contre un nouveau drame humanitaire dans le pays en guerre.

Ankara cherche à contrôler dans le Nord syrien une bande territoriale frontalière longue de 120 km et profonde d'une trentaine de kilomètres, allant des villes kurdes de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

 

Près de Tal Abyad, de « violents combats » se déroulent dans la localité de Suluk où les forces turques ont conquis plusieurs secteurs. Sur un autre front, à Ras al-Aïn, les forces kurdes ont fait reculer les militaires turcs d'après l'OSDH. Désormais, « les combats se poursuivent à la périphérie ouest de Ras al-Aïn. » Selon l'OSDH, 17 combattants pro-turcs ont été tués à Ras al-Aïn ou par des tireurs embusqués des forces kurdes tout comme quatre combattants kurdes.

Au total depuis mercredi, 85 combattants kurdes ainsi que 38 civils ont péri dans les violences, selon un dernier bilan de l'OSDH.


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