Deux policiers soupçonnés de radicalisation désarmés en Île-de-France
RADICALISATION
- Deux policiers en poste en Île-de-France “ont été désarmés” en raison de
“soupçons de radicalisation”, a-t-on appris ce vendredi 11 octobre auprès de la
préfecture de police de Paris (PP), confirmant
une information du Parisien.
“Une
demande de suspension a été faite pour l’un d’entre eux”, a-t-on ajouté de même
source, sans plus de précisions sur le lieu d’affectation et le grade des deux
agents.
Cette décision intervient après l’attaque meurtrière
perpétrée la semaine dernière à l’intérieur de la préfecture de police par Mickaël
Harpon, un employé soupçonné de radicalisation
islamiste.
Informaticien,
Mickaël Harpon s’occupait de la maintenance de la direction du renseignement de
la préfecture de police (DRPP).
Selon un rapport interne de la DRPP, cet agent
administratif converti à l’islam depuis une dizaine d’années avait justifié en
2015 auprès de certains de ses collègues l’attentat de Charlie
Hebdo sans faire l’objet d’un signalement “formel”.
“Des changements physiques, vestimentaires et alimentaires”
Relevant
un “dysfonctionnement de l’État”, le ministre de l’Intérieur Christophe
Castaner avait estimé que les alertes sur le comportement de Mickaël Harpon
n’avaient pas été faites “au bon niveau” et “au bon moment”.
Lors
de son audition par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le
ministre avait donné une liste de ce qui pouvait permettre d’identifier une
adhésion à l’islam politique radical.
Dans une note interne datée du 7 octobre dont l’AFP a eu
connaissance, le préfet de police de Paris, Didier
Lallement, détaille, lui, “les signes et indices”
pouvant “justifier de déclencher une procédure de signalement”: “Des
changements physiques, vestimentaires et alimentaires, le refus de serrer la
main du personnel féminin, un rejet brutal des habitudes quotidiennes, un repli
sur soi, le rejet de l’autorité et de la vie en collectivité”, énumère-t-il.
“L’objectif
d’un signalement, explique le préfet de police, est de protéger, non seulement,
ces (personnels) contre eux-mêmes, mais également leur environnement professionnel
et la population contre de possibles comportements violents voire
criminels”.
“En
cas de détection de signes d’une possible radicalisation d’un agent, il
appartient de la signaler immédiatement et directement à sa hiérarchie”,
écrit-il.