En Syrie, l’offensive de la Turquie a déjà fait 39 morts côté kurde, un soldat tué côté turc
Un soldat turc a été tué et trois militaires
ont été blessés dans des combats lancés par la Turquie contre la milice kurde
YPG en Syrie, a annoncé vendredi le ministère turc de la Défense.
« Notre frère d’arme est tombé en
martyr le (jeudi) 10 octobre dans un affrontement contre des terroristes
des YPG dans la zone de l’opération “Source de Paix” », a affirmé le
ministère turc de la Défense dans un communiqué.
Syrie : « L’Europe n’a pas de moyen
de pression contre la Turquie »
Trois soldats ont par ailleurs été blessés, a indiqué le
ministère, sans autre précision.
Sept
civils tués en Turquie
Il s’agit des premières victimes annoncées par la Turquie
dans le cadre de son opération « Source de Paix » déclenchée mercredi
dans le nord-est de la Syrie. Cette offensive vise la milice kurde des YPG,
soutenue par les Occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI),
mais qu’Ankara considère comme un « groupe terroriste » en
raison de ses liens avec un groupe armé kurde qui livre une guérilla sur le sol
turc, le PKK.
Jeudi, de violents affrontements ont opposé les
militaires turcs et leurs supplétifs syriens aux YPG. Plusieurs villes
frontalières turques ont par ailleurs été touchées par des salves de roquettes
et d’obus tirées par les YPG. Selon les autorités locales turques, sept civils,
dont un bébé, ont été tués et environ 70 blessés par ces projectiles dans les
provinces turques de Sanliurfa et Mardin, frontalières de la Syrie.
L’offensive turque contre les YPG ouvre un nouveau front
dans un conflit qui a fait plus de 370 000 morts et des millions de
réfugiés depuis 2011.
39
morts côté kurde
Les forces turques ont conquis onze villages près de ces
deux villes, d’après une ONG, l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme
(OSDH), qui a rapporté aussi des raids aériens turcs.
Au moins 29 combattants des forces kurdes et 10 civils
ont été tués par les frappes aériennes et les tirs d’artillerie de l’armée
turque depuis mercredi, selon l’OSDH.
Sans aviation, il semble difficile pour les FDS de
résister à l’armée turque. « Les FDS ne peuvent pas défendre toute
la frontière », estime Nicholas Heras, analyste au Center for New
American Security.
L’offensive turque a en outre entraîné la fuite de plus
de 60 000 personnes depuis mercredi, quittant les secteurs frontaliers,
d’après l’OSDH. De nombreux déplacés sont arrivés dans la ville de Tall Tamer,
plus au sud, épargnée par les combats, selon un correspondant de l’AFP sur
place.