Syrie : la France demande une réunion d'urgence de la coalition internationale anti-EI
Au
lendemain de l'offensive turque en Syrie, le ministre des Affaires étrangères
Jean-Yves Le Drian assure que le combat contre Daech "risque de
reprendre".
La France a demandé ce jeudi une
"réunion d'urgence" de la coalition internationale sous commandement
américain engagée dans la lutte contre le groupe État islamique (EI), au
lendemain du lancement de l'offensive turque dans le nord de la
Syrie.
"Il faut que cette coalition internationale se réunisse parce qu'on est
dans une situation nouvelle et parce que le combat contre Daech risque de
reprendre, parce que Daech n'attend que cette opportunité pour sortir", a
déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la
chaîne publique France 2.
Cette coalition antijihadiste, mise
sur pied par Washington en 2014 pour combattre l'EI en Irak et en Syrie avec
l'appui de forces locales, comprend plus de 60 pays, dont la France, la
Grande-Bretagne l'Australie, le Canada mais aussi la Turquie. L'offensive de la
Turquie en Syrie a provoqué un tollé international, plusieurs pays craignant
une résurgence du groupe djihadiste.
"L'UE n'a jamais fonctionné au
chantage"
L'offensive turque vise les positions de la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG), un groupe qu'Ankara considère comme terroriste pour
ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), mais qui a
combattu l'EI au sol en Syrie avec l'appui aérien des Occidentaux. Le président
américain Donald Trump est aussi accusé d'avoir tacitement ouvert la voie à
l'opération en retirant des soldats américains de la zone frontalière visée par
les Turcs.
"Apparemment le président Trump
ne s'est pas opposé à l'opération qui est menée aujourd'hui par les Turcs même
si on constate qu'il y a des positions beaucoup plus raides qui sont
affirmées" dans son camp à Washington, a relevé Jean-Yves Le Drian.
"La Turquie sait aussi très bien que [...] contribuer à ressusciter Daech
comme ils le font aujourd'hui peut aussi avoir des conséquences sur le
territoire turc", a-t-il poursuivi.
Le ministre des Affaires étrangères a
par ailleurs commenté les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a menacé ce jeudi d'ouvrir les portes de l'Europe
à des millions de réfugiés en réponse aux critiques européennes contre
l'offensive turque. "Ce n'est pas la première fois. L'UE n'a jamais
fonctionné au chantage et je pense que ce n'est pas une bonne méthode."
Jean-Yves Le Drian a par ailleurs réaffirmé la détermination de la France à
faire juger ses djihadistes "là où ils ont commis leurs crimes" et
donc son refus de les rapatrier de Syrie ou d'Irak.