Offensive turque en Syrie : "Sur le plan humanitaire, ça va être une catastrophe" selon la dirigeante du Conseil démocratique kurde de France
"Sur
le plan humanitaire, ça va être une catastrophe", a réagi mercredi 9 octobre sur franceinfo Claire Cemile
Renkliçay dirigeante du Conseil démocratique kurde de France alors que la
Turquie a lancé son offensive militaire "Peace Spring" dans le nord-est de la Syrie. La
Turquie veut créer une "zone de sécurité" et souhaite éloigner la
menace que constituent, selon elle, les Kurdes syriens. Des bombardements ont
déjà été entendus dans cette région.
Claire Cemile Renkliçay a d'abord voulu
rappeller "la colère et la tristesse du peuple
kurde". Il est "une
fois de plus abandonné par la communauté internationale" a-t-elle déploré . "Nous avons perdu 11 000 des nôtres pendant la
guerre contre Daech. Nous faisions partie de la coalition internationale qui
avait pour but d’éradiquer l’organisation Etat islamique. Cela fait des années
que l’on est en guerre contre cette organisation. Nous avions des alliés comme
les Etats-Unis" a-t-elle
poursuivi.
"Le but,
c'est d'éradiquer la population kurde"
Pour Claire Cemile Renkliçay, la Turquie
cache ses véritables intention."Qu’on nous laisse tomber sous prétexte
que la Turquie veut sécuriser ses frontières, c’est inacceptable pour le peuple
kurde. Si la sécurisation des frontières est le seul but de la Turquie, le pays
aurait pu faire appel au Conseil de sécurité des Nations Unies ou à
l’OTAN" a expliqué Claire Cemile Renkliçay. "Le but, c’est d’éradiquer la population kurde".
La dirigeante du Conseil démocratique kurde
de France s’inquiète également pour les populations sur place : "Quand il y a une guerre, ce sont les civils, les
femmes et les enfants qui en subissent les conséquences. Il va y avoir des
millions de réfugiés. Quand la Turquie a envahi Afrin [ville syrienne proche de
la frontière turque envahie entre janvier et mars 2018] le pays a chassé
200 000 personnes. Ces mêmes personnes vont se faire rechasser. Sur le
plan humanitaire, ça va être une catastrophe", conclut-elle.