L'Iran dit à la Turquie son "opposition" à une action militaire en Syrie
Le ministre iranien des Affaires étrangères a fait part à son homologue turc de l'opposition iranienne à l'"action militaire" turque qui se prépare en Syrie.
Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif a exprimé lundi soir à son homologue turc Mevlut Cavusoglu l'"opposition" de Téhéran à une "action militaire" turque en Syrie, selon un communiqué officiel.
M. Zarif a discuté par téléphone avec le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu de "l'évolution récente de la situation dans le nord-est de la Syrie", indique le ministère des Affaires étrangères iranien sur son site internet.
Lors de la discussion, M. Cavusoglu "a insisté sur la nécessité de respecter l'intégrité territoriale syrienne en disant que l'opération de la Turquie dans cette région serait temporaire", écrit le ministère.
De son côté, M. Zarif a "exprimé l'opposition [de l'Iran] à l'action militaire, a appelé au respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Syrie et a souligné la nécessité de lutter contre le terrorisme et d'établir la stabilité et la sécurité" dans ce pays, ajoute le texte.
Allié du régime syrien de Bachar al-Assad, l'Iran parraine avec Ankara (qui soutient des rebelles) et Moscou (autre soutien des autorités syriennes) le processus de négociations sur la Syrie dit d'Astana lancé en 2017.
Zarif appelle à respecter l'accord d'Adana
Le président américain Donald Trump a semblé laisser dimanche le champ libre à une offensive turque contre des forces kurdes dans le nord de la Syrie en annonçant le retrait de troupes américaines déployées dans cette zone.
Devant le tollé provoqué au sein du camp républicain face à cette mesure, le gouvernement américain a paru faire machine arrière lundi.
Dans son entretien avec son homologue turc, M. Zarif a jugé que "l'accord d'Adana [était] le meilleur moyen pour la Syrie et la Turquie de répondre à leurs inquiétudes" réciproques, selon le communiqué iranien.
Conclu en 1998, l'accord connu sous le nom de "protocole d'Adana" avait été signé dans cette ville turque pour mettre fin à une crise entre Ankara et Damas provoquée par la présence en Syrie à l'époque du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan et de bases du groupe.
La Turquie estime que ce protocole lui donne le droit d'intervenir sur le territoire syrien contre le PKK et ses affiliés faute d'actions du régime syrien contre eux.
Aux termes de cet accord, la Syrie s'est engagée à empêcher le PKK d'opérer dans le nord de son territoire.