Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Syrie : surveiller les djihadistes prisonniers n'est plus la priorité des Kurdes

mercredi 09/octobre/2019 - 12:03
La Reference
طباعة

Mazloum Kobane, chef militaire des FDS, prévient que ses soldats sont envoyés à la frontière, en prévention de l'offensive turque imminente dans le nord de la Syrie.

Les risques d'évasion des camps de djihadistes détenus en Syrie vont-ils s'aggraver? Le chef militaire kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mazloum Kobane, a confié lundi à NBC News que ses hommes chargés de surveiller les prisonniers étaient en route pour la frontière turque depuis l'annonce du retrait d'une centaine de soldats américains de la zone. La surveillance des prisonniers devient donc une "seconde priorité" pour les Kurdes. 

Situation dangereuse

Le redéploiement des forces spéciales américaines a été communiqué alors qu'Ankara a annoncé ce mardi avoir achevé les préparatifs en vue de lancer une opération militaire contre la milice kurde des YPG dans le nord de la Syrie. "C'est un énorme problème. Personne ne nous aide sur cette question", souffle le chef militaire. Les Kurdes se sentent lâchés par la coalition internationale menée par les États-Unis en Syrie et doivent se défendre par leurs propres moyens.  

"Toutes leurs familles sont situées dans la région de la frontière, donc ils sont obligés d'aller les défendre", explique Mazloum Kobane à la chaîne américaine. Les États-Unis ont bien précisé qu'ils n'empêcheraient pas une offensive turque. "Sincèrement, on est très déçus", poursuit Mazloum Kobane qui souligne la gravité de la situation. Quelque 12 000 hommes suspectés d'être des terroristes sont détenus dans ces centres, parmi eux, 10 000 seraient Irakiens et Syriens, et 2000 seraient des combattants étrangers - dont des Français

"Réels risques"

Trois jours avant, Mazloum Kobane alertait déjà sur les difficultés qu'ont les soldats kurdes à maintenir la sécurité au camp d'al-Hol, où s'entassent 70 000 personnes familles de djihadistes, femmes et enfants de toutes nationalités.  

"Il y a de réels risques à al-Hol. Pour le moment on arrive encore à le garder. Mais à cause du manque de ressources, Daech se regroupe et se réorganise dans le camp. On ne peut pas les contrôler à 100% et la situation est grave", expliquait-il au Washington Post

En mars, ce sont les FDS qui ont proclamé la défaite du "califat", après avoir conquis l'ultime bastion de l'EI à Baghouz, petit village aux confins orientaux de la Syrie. Pendant sept ans, ils ont été soutenus par la coalition internationale contre l'organisation État islamique. 


"