Un retrait américain «précipité» de Syrie profiterait à la Russie et l'Iran
Le chef de file des républicains au Sénat
américain, Mitch McConnell, a prévenu lundi 7 octobre qu'un retrait «précipité»
de Syrie profiterait à la Russie, l'Iran et au régime de Bachar al-Assad.
«Un retrait précipité des forces
américaines de Syrie ne pourrait que profiter à la Russie, à l'Iran et au
régime d'Assad. Et cela augmenterait le risque que l'EI et d'autres groupes
terroristes se restructurent», a déclaré ce soutien de Donald Trump dans un
communiqué. Il a exhorté le président américain à «prévenir un conflit
important entre notre allié turc de l'OTAN et nos partenaires syriens locaux
dans la lutte contre le terrorisme». Dans un avertissement à peine voilé à
Donald Trump, Mitch McConnell a souligné que le Sénat avait adopté en début
d'année à une très large majorité un amendement critiquant l'annonce de sa
soudaine décision, à l'époque, de retirer les troupes américaines de Syrie. Ce
texte avait réuni assez de voix pour pouvoir éventuellement outrepasser un veto
présidentiel, rappelle-t-il. «Les conditions qui avaient permis ce vote»
unissant dans une rare alliance de nombreux démocrates et républicains
«existent encore aujourd'hui», a pris soin de préciser Mitch McConnell.
«J'appelle le président à faire preuve de leadership», a ajouté ce sénateur qui
le critique très rarement en public.
Un autre grand allié de Donald Trump au
Sénat, le républicain Lindsey Graham, l'a vivement critiqué après l'annonce sur
la Syrie. Il avait affirmé dans la matinée qu'il proposerait avec un sénateur
démocrate des sanctions contre la Turquie «si elle envahit la Syrie» et
appellerait à sa suspension de l'OTAN «si elle attaque les forces kurdes qui
ont aidé les Etats-Unis à détruire le califat de l'EI». Les républicains sont
vent debout depuis le communiqué de la Maison Blanche, tard dimanche soir, qui
avait semblé laisser le champ libre à une offensive turque contre les forces
kurdes dans le nord de la Syrie. Le président américain a depuis fait marche
arrière, menaçant la Turquie de représailles si elle dépassait «les bornes».