Les femmes accusées d'être responsables d'un séisme en Turquie
Les utilisateurs islamistes des médias sociaux en Turquie ont suscité l’indignation jeudi 26 septembre quand mit le séisme de magnitude 5,8 sur le compte des femmes qui « se comportent de manière imprudente
Des femmes ont été harcelées dans les rues après le tremblement de terre et les citoyens auraient été évacués des bâtiments rapporte le média Ahval.
Les islamistes ont fait des femmes le bouc émissaire du tremblement de terre, affirmant qu’elles avaient provoqué le séisme en ne s’habillant pas « modestement », en égarant les hommes, en corrompant leur chasteté et en répandant l’adultère dans la société.
Un utilisateur de réseau social a interprété le tremblement de terre comme un signe de Dieu demandant à la Turquie d’annuler la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, appelée Convention d’Istanbul.
La convention, que la Turquie a été le premier pays à ratifier en 2012, fait depuis des années l’objet de toutes les attentions des islamistes turcs , affirmant qu’elle donne de trop larges libertés aux groupes LGBT et porte atteinte à l’institution de la famille.
Les habitants se sont précipités pour s’échapper des bâtiments et chercher un endroit sûr lorsque le tremblement de terre s’est produit. Cela a amené certaines femmes dans la ligne de mire des misogynes, selon des reportages sur les médias sociaux. Un homme ciblait les femmes dans la rue en disant que « les tremblements de terre ont lieu à cause d’eux », a déclaré une femme.
Une autre femme, qui portait une chemise courte, a été harcelée par un autre homme. Il a dit que le tremblement était un avertissement d’en haut.
Alors que de nombreuses femmes accusaient le tremblement de terre, Fatih Tezcan, une personnalité bien connue des médias sociaux pro-Erdoğan, l’a poussé à un autre niveau et a blâmé les États-Unis pour le tremblement de terre de jeudi.
Des femmes furent également jetées en pâture après un important séisme survenu près d’Istanbul en 1999. Deux mois après le séisme d’une magnitude de 7,4 qui frappa la province de Kocaeli, dans le nord-ouest du pays, faisant au moins 17 480 morts, une femme a tenu une pancarte indiquant « 7,4 pas assez ? » lors d’une manifestation contre l’interdiction du foulard dans les écoles.
La pancarte évoquait le long débat qui oppose le pays entre islamistes et laïcs, laissant entendre que les femmes avaient provoqué le désastre dans leur ville en refusant de porter le voile islamique.
La frange la plus radicale de la Turquie sombre dans un obscurantisme qui a le vent en poupe sous le régime extrémiste d’Erdogan.