Un poste-frontière crucial pour le commerce entre l'Irak et la Syrie, contrôlé par l’organisation État islamique (OEI) de 2014 à 2017, a rouvert ses portes, lundi 30 septembre.
Lundi, des premiers camions de marchandises ont transité par al-Qaïm, appelé Boukamal côté syrien, l'unique point de passage entre les deux pays qui soit contrôlé d'un côté par le régime du président Bachar al-Assad et de l'autre par les autorités irakiennes.
Un autre terminal a été entièrement détruit par les combats et les passages restants le long de l'immense frontière, majoritairement désertique mais aussi montagneuse, sont aux mains des Kurdes, autonomes en Irak et qui jouissent d'une semi-autonomie en Syrie.
En 2014, en s'emparant de près d'un tiers du territoire irakien et de larges pans de la Syrie, les jihadistes de l'EI s'étaient attelés à redessiner les frontières pour leur "califat" auto-proclamé. Symboliquement, ils avaient attaqué au bulldozer les barrières physiques érigées par l'Irak et la Syrie et pris le contrôle de la très poreuse frontière.
Al-Qaïm, à l'extrême ouest de la province irakienne désertique d'Anbar, qui s'étend jusqu'en bordure de Bagdad, est de longue date une zone de contrebande où vivent des tribus à cheval sur les deux pays. De l'autre côté, Boukamal est une ville de la province syrienne de Deir Ezzor, où l'EI a tenu son dernier carré avant la chute de son "califat" en mars.
Le ministre syrien de l'Intérieur Mohammad Khaled al-Rahmoun a salué la réouverture, y voyant "le résultat de la victoire des deux peuples contre les groupes terroristes armés quels qu'ils soient, l'EI en tête", faisant allusion au groupe jihadiste mais également à l'opposition armée au régime de Bachar al-Assad.