Une attaque au couteau s'est produite ce jeudi au sein de la Préfecture de police, sur l'Île de la Cité, dans le 4ème arrondissement de Paris. Selon nos informations, l'attaque a fait quatre morts, une femme et trois hommes, auxquels il faut ajouter celle de l'assaillant. Un blessé est actuellement "en cours d'opération" à l'hôpital Percy, près de Paris. D'après le ministère de l'Intérieur, "les nouvelles sont plutôt rassurantes" et il est désormais hors de danger.
Des motivations encore inconnues
Les faits se sont déroulés entre 12h30 et 13 heures au premier étage de la préfecture de police de Paris. Un homme de 45 ans, agent administratif à la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), s'en est pris à trois policiers dans deux bureaux avec une arme blanche, avant de descendre dans la cour de la préfecture et d'attaquer une quatrième personne. Un fonctionnaire de police présent l'a alors neutralisé avec son arme.
Nicolas Pucheu, secrétaire de la communication Ile-de-France du syndicat UNSA Police, a révélé que le fonctionnaire de police qui a tiré sur l'assaillant dans la cour de la Préfecture de police de Paris était "un jeune collègue stagiaire, récemment sorti d'école".
Ses motivations sont encore inconnues mais la piste du conflit interne est pour l'heure privilégiée. L'employé avait 20 ans d'ancienneté à la préfecture de police. Il faisait partie du service informatique de la DRPP et souffrait d'un handicap de surdité. Lors d'une conférence de presse ce jeudi après-midi, le ministre de l'Intérieur a précisé que l'homme "n'avait jamais présenté de difficultés comportementales" ni "le moindre signe d'alerte".
Édouard Philippe, accompagné du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et de son secrétaire d'État Laurent Nuñez se sont rendus sur place ce jeudi après-midi, tout comme le procureur de la République de Paris. Le président Emmanuel Macron s'est également rendu sur les lieux "pour témoigner son soutien et sa solidarité à l'ensemble des personnels", au lendemain de la "marche de la colère" à laquelle des milliers de policiers ont participé dans la capitale.
Le domicile du suspect perquisitionné
Le quartier a été bouclé toute l'après-midi par les forces de l'ordre, avec des fourgons de police et de nombreuses barrières, avant d'être levé vers 19h30. Le personnel de la préfecture de police a par ailleurs été évacué. La ligne 4 du métro parisien a été rouverte mais le trafic est toujours perturbé.
Interrogé par BFMTV, le secrétaire Île-de-France du syndicat Alliance Police nationale, Loïc Travers, affirme qu'une "cellule psychologique" a été mise en place, "la moindre des choses quand on voit la gravité des faits". Le personnel administratif de la préfecture est "particulièrement marqué par cet événement d'une gravité exceptionnelle", a fait savoir Christophe Castaner.
Une perquisition est en cours au domicile de l'agresseur, en région parisienne; et la femme du suspect a été placée en garde à vue, selon le parquet de Paris. Rémy Heitz a indiqué qu'une enquête avait été confiée à la brigade criminelle de la direction régionale de la police judiciaire des chefs "d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique".