Brexit. Boris Johnson joue son va-tout face aux conservateurs britanniques
Sous la menace d’une motion de censure contre son gouvernement, la semaine prochaine, le Premier ministre britannique Boris Johnson entend profiter du congrès annuel de son Parti conservateur, qui s’ouvre ce dimanche à Manchester, pour asseoir sa crédibilité. À grands coups de promesses sociales… Décryptage.
Rien ne se passe comme prévu. Deux mois après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Boris Johnson n’a toujours pas trouvé la porte de l’Union européenne. Il vient d’être désavoué pas la Cour suprême britannique pour avoir tenté de museler le Parlement, inquiet à l’idée de le voir mener le pays tout droit vers un « no deal » (une sortie de l’UE sans accord avec Bruxelles, donc sans garde-fou). Pire, l’opposition menace, cette semaine, de déposer une motion de censure contre son gouvernement…
Feignant de maîtriser parfaitement la situation, Boris Johnson n’en démord pas : « Le meilleur moyen de mettre fin (aux divisions) est d’accomplir le Brexit le 31 octobre, pour permettre au pays d’aller de l’avant », a-t-il déclaré ce dimanche matin sur la BBC, juste avant l’ouverture de la conférence annuelle de son Parti conservateur à Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre.
Il déroule les belles promesses
Le Premier ministre, qui se présente en défenseur du « peuple » (le Parlement appréciera) entend profiter de ce rendez-vous politique de la rentrée pour ressouder ses troupes. Pour ce faire, il n’arrive pas les mains vides à Manchester. Jusqu’à la fin du Congrès, mercredi, il promet d’annoncer une brochette d’aides publiques censées redorer le blason de son gouvernement.
Les services de santé, dont la dégradation fut au cœur de la campagne du référendum sur le Brexit, en 2016, seront les premiers servis. Dès ce matin, Boris Johnson a promis le déblocage de 13 milliards de livres sterling (14,6 milliards d’euros) pour construire ou rénover quarante hôpitaux britanniques et ouvrir de nouveaux centres de soins psychiatriques.