L'Iran craint des représailles matérielles ou cyber contre sa production de pétrole
L'Iran a placé le secteur pétrolier
"en état d'alerte maximal" face à des menaces d'attaques
"matérielles ou cybernétiques". Il s'attend à des représailles après
les attaques de drones lancées du Yemen contre des sites en Arabie Saoudite.
Le ministre du Pétrole
iranien Bijan Namdar Zanganeh a enjoint officiellement dimanche le secteur
pétrolier de son pays à se placer "en état d'alerte maximal" face à
des menaces d'attaques "matérielles ou cybernétiques".
M. Zanganeh a publié un
message dans lequel il juge "nécessaire que toutes les entreprises et
infrastructures de l'industrie pétrolière soient en état d'alerte maximal face
à des menaces d'attaques physiques ou cybernétiques", écrit Shana, l'agence
officielle de son ministère.
M. Zanganeh explique
que ces précautions doivent être prises compte tenu des sanctions américaines
contre l'Iran et de la "guerre économique totale" que la République
islamique accuse Washington de mener contre elle.
Téhéran a nié le 21
septembre des informations de presse selon lesquelles certaines de ses
installations pétrolières auraient été perturbées à la suite d'une
cyberattaque.
L'Iran est accusé par
Ryad, Washington, Berlin, Londres et Paris d'être responsable des attaques
aériennes ayant endommagé le 14 septembre des infrastructures pétrolières en
Arabie saoudite, et forcé le royaume --premier exportateur mondial de brut-- à
réduire fortement sa production.
Téhéran a nié toute
implication dans ces attaques revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen,
que la République islamique dit soutenir face à la coalition militaire dirigée
par l'Arabie saoudite, engagée dans le conflit yéménite depuis 2015.
Dans la foulée de ces
attaques, le président américain Donald Trump avait indiqué que son pays
préparait une "riposte", avant de faire quelques jours plus tard
l'éloge de la "retenue" militaire.
Depuis, Washington a
notamment renforcé ses sanctions contre la Banque centrale iranienne, dans une
nouvelle escalade de la politique de "pression maximale" contre la
République islamique, édictée après le retrait unilatéral américain de l'accord
de 2015 sur le nucléaire iranien.
Le ministre iranien des
Télécommunications Mohammad Javad Azari Jahromi avait reconnu dans le passé que
l'Iran avait "fait face à du cyberterrorisme --comme avec Stuxnet".
Ce virus, présumé de
conception américano-israélienne, avait été introduit en 2010 dans un
ordinateur du complexe nucléaire iranien, entraînant des dysfonctionnements
majeurs dans leur parc de centrifugeuses utilisées pour l'enrichissement de
l'uranium.