Publié par CEMO Centre - Paris
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Turquie: Erdogan sous pression pour renouer avec le voisin syrien

dimanche 29/septembre/2019 - 12:21
La Reference
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En Turquie, le principal parti d’opposition, le CHP, organise ce samedi 28 septembre une grande conférence consacrée à l’avenir de la Syrie. Particularité de l’événement : le CHP souhaitait inviter des représentants du régime de Bachar el-Assad, avec lequel Ankara a coupé les ponts dès 2011. Les autorités s’y sont opposées. Mais alors que la fin du conflit en Syrie se profile, le président turc Recep Tayyip Erdogan se trouve sous pression pour renouer des liens avec le régime de Damas.

La Turquie accueille plus de trois millions et demi de réfugiés syriens et elle déploie depuis trois ans des troupes dans le nord la Syrie.

Sur la scène politique turque, le Parti républicain du peuple (CHP) est depuis des années l’un des principaux détracteurs de l’engagement de la Turquie dans le conflit syrien. Il dénonce le choix du président Recep Tayyip Erdogan de soutenir, dès 2011, l’opposition armée.

Ünal Çeviköz, ancien ambassadeur devenu député du CHP, estime que son pays doit désormais renouer des liens avec le régime de Bachar el-Assad. « J’entends dire : “Assad est responsable de tellement de sang versé.” Ce n’est pas le propos, dit-il. La Syrie est le voisin avec lequel la Turquie partage la plus longue frontière commune. Un jour ou l’autre, la stabilité reviendra et les puissances mondiales qui se trouvent en Syrie se retireront. Mais il restera un régime avec lequel, tôt ou tard, la Turquie devra à nouveau parler. »

La Russie comme médiateur

Toutefois les principales pressions sur Recep Tayyip Erdogan n’émanent pas de son opposition, mais de la Russie, qui depuis plus de deux ans joue les médiateurs entre les autorités turques et syriennes, notamment dans les zones où des soldats turcs sont présents.

Ünal Çeviköz : « La Russie en a assez d’être le médiateur et le messager. Elle y voit aussi, bien sûr, un moyen de légitimer le régime syrien. Mais soyons réalistes : la communauté internationale elle-même a accepté de travailler avec le régime Assad de façon temporaire, au moins jusqu’à la fin du processus de paix de Genève. La Turquie ne peut pas fermer les yeux sur cette réalité. »

À ce jour, Recep Tayyip Erdogan a reconnu des contacts entre les services de renseignement turcs et syriens. Mais une réconciliation politique reste, pour lui, une ligne rouge.


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