L’opposant à la guerre en Irak, le buveur de bière : Chirac vu par la presse internationale
L’opposant à la guerre en Irak, le buveur
de bière : Chirac vu par la presse internationale
Le président français est décrit en
majorité dans la presse étrangère comme un président qui s’est imposé dans le
concert diplomatique avec son opposition à la deuxième guerre du Golfe, mais
aussi comme un chef d’État proche des Français.
Il aura
représenté la France sur la scène internationale pendant 12 ans. Si la
disparition de Jacques Chirac n’occupe pas nécessairement la une des médias
dans le monde, elle figure cependant parmi les principales informations de la
journée. Pour de nombreux pays dans le monde, le président français est resté
célèbre pour son « non » à la guerre en Irak en 2003. C’est ce
que rappelle le Washington Post, qui parle
d’un « président exubérant, haut en couleur ». Insistant sur son
« franc-parler », le quotidien américain se souvient de son
« plaidoyer pour un monde multipolaire ». Dans un long portrait
nourri de détails sur sa longue carrière politique ou encore sur les affaires
qui ont terni sa période à la mairie de Paris, le « WaPo » décrit
Jacques Chirac ainsi : « C’était un candidat accompli qui semblait se
délecter de l’ennui d’assister à des foires agricoles, caresser des vaches ou
encore poser avec des bébés ».
Ce résumé se retrouve dans bien d’autres journaux, comme
au Danemark. « Il était le président jovial qui a dit non à la guerre en
Irak », titre le Berlingske, le plus ancien
quotidien du pays, retenant surtout le capital popularité acquis au fil du
temps par l’ancien président. « Malgré des scandales de corruption et des
résultats politiques mitigés, Jacques Chirac était aimé de ses compatriotes
qui, dans les sondages, l’avaient désigné comme le président le plus
sympathique de l’histoire française récente. »
Au Royaume-Uni, le Guardian le
considère d’abord comme celui qui « mené l’opposition à la guerre en
Irak », avant de rappeler qu’il fut le premier président français à
reconnaître la responsabilité de la France dans la Shoah. Pour ce journal de
référence au Royaume-Uni, orienté au centre-gauche, Jacques Chirac a marqué
l’histoire politique par sa longévité : il y est décrit comme « un
prétendu voyou sympathique qui a eu l’une des plus longues carrières politiques
en Europe ».
Outre-Rhin, où Jacques Chirac constituait l’un des
visages marquants de l’amitié franco-allemande, aux côtés de Gerhard Schröder
et d’Angela Merkel, le successeur de François Mitterrand est vu comme « le
dernier président français qui avait de l’envergure », explique Die Welt. Le journal
conservateur résume le gaulliste comme un bon vivant. « Il aimait manger
de la tête de veau, il a bu de la bière avec Helmut Kohl : Jacques Chirac
était conservateur et terre à terre. Il a échoué dans ses réformes économiques,
mais les Français l'aimaient. »
En Italie, La Repubblica reprend pour l’un de ses titres le
célèbre sobriquet que lui a affublé Georges Pompidou : « Adieu à
l'ancien président Jacques Chirac, le bulldozer de France qui a marqué
l'histoire ». Dans le résumé de son article, le journal italien insiste
sur les contradictions qui entouraient l’ancien chef de l’État :
« Fidèle et traître, ultra-libéral et défenseur du bien-être,
pro-atlantique mais avec la tentation de s'opposer à la superpuissance américaine ».