Au Rwanda, les premiers réfugiés africains bloqués en Libye attendus à Kigali
Les autorités rwandaises se disent prêtes à
accueillir jusqu’à 30 000 migrants, mais uniquement par groupes de
500, afin d’éviter que le pays ne soit débordé.
Un premier groupe de 75 réfugiés et
demandeurs d’asile africains bloqués en Libye devrait arriver ce jeudi 26 septembre au Rwanda, dans le cadre d’un accord entre Kigali, l’Union
africaine (UA) et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), a-t-on
appris mercredi de source onusienne.
« Le premier vol d’évacuation est
prévu pour jeudi. Il arrivera de nuit à Kigali », a indiqué à l’AFP par courriel un responsable du HCR
sous couvert de l’anonymat. « Ce premier vol, dans le cadre du
mécanisme de transit d’urgence récemment mis en place, devrait avoir à bord
75 personnes concernées ». Un autre vol avec 125 personnes est
prévu « entre le 10 et 12 octobre », a précisé ce
responsable.
Avec cet accord signé le 10 septembre
à Addis-Abeba, et que l’UA espère reproduire dans d’autres pays africains, le
Rwanda s’est engagé à accueillir dans un premier temps 500 de ces réfugiés et
demandeurs d’asile. Ces 500 personnes, principalement originaires de la Corne
de l’Afrique, seront accueillies dans un centre de transit au Rwanda avant
d’être relocalisées dans d’autres pays ou, si elles le veulent, de retourner
dans leur propre pays. Certains de ces réfugiés pourraient aussi « recevoir
l’autorisation de rester au Rwanda », selon le gouvernement rwandais.
42 000
réfugiés africains en Libye
Au total, les autorités rwandaises se
disent prêtes à accueillir dans leur centre de transit jusqu’à 30 000
Africains bloqués en Libye, mais uniquement par groupes de 500, afin d’éviter
que le pays ne soit débordé. L’ONU estime que 42 000 réfugiés africains se
trouvent actuellement en Libye.
En raison du chaos qui a suivi la chute de
l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue un point
de passage important pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne
cherchant à rejoindre l’Europe.
Le président rwandais Paul Kagame avait
proposé dès novembre 2017 d’accueillir des Africains bloqués en Libye,
dans la foulée d’un reportage de CNN montrant ce qui ressemblait à un marché
d’esclaves. La question a une nouvelle fois pris de l’importance dernièrement
après la mort en juillet de 40 personnes, tuées par une frappe aérienne sur un
centre de détention de migrants à Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli.