Publié par CEMO Centre - Paris
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Les conversations très peu discrètes de Donald Trump au téléphone

mardi 24/septembre/2019 - 06:27
La Reference
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Selon le protocole, les appels téléphoniques à des dirigeants étrangers sont écoutés et retranscrits. Ce qui n'empêche pas Trump de parler à tort et à travers.

La procédure est très codifiée. La veille d'une conversation avec un dirigeant étranger, le président des États-Unis reçoit un dossier du Conseil de sécurité nationale (NSC) qui comprend toutes sortes d'informations sur le sujet de l'appel, la personnalité de l'interlocuteur, sa famille, s'il aime les blagues… L'appel en général est passé du Bureau ovale sur une ligne sécurisée en présence de trois ou quatre personnes, dont le conseiller à la Sécurité nationale. Au sous-sol, dans la situation room, une salle sécurisée, deux employés du NSC transcrivent la communication. Selon les experts, les conversations ne sont pas enregistrées depuis l'affaire du Watergate. Mais le texte informel est distribué – ou pas, selon son degré de confidentialité – à quelques membres limités de l'administration.

Briefing           

Évidemment avec Donald Trump, le protocole a changé. Ce qui inquiète beaucoup les services secrets qui maintes fois ont mis en garde contre le manque de sécurité des communications. D'abord le briefing est désormais limité à une moitié de page, car le président déteste lire. Il est parfois même donné oralement. Ensuite, Donald Trump possède, selon le New York Times, trois portables, dont deux gouvernementaux et un troisième personnel, qui apparemment n'est pas aussi sécurisé que les autres. Et il a l'habitude de passer ses coups de fil de sa résidence le soir tard, ce qui complique le travail des conseillers censés guider le président pendant ses discussions avec les dirigeants étrangers. À la suite d'une série de fuites embarrassantes, la Maison-Blanche a limité le nombre de gens pouvant avoir accès au texte de l'appel. Elle a aussi suspendu un temps la pratique de publier des résumés des conversations.

Interférence

Le 25 juillet dernier, Donald Trump a appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour le féliciter de la victoire de son parti aux élections. Il a aussi fait pression, selon le Wall Street Journal, pour que M. Zelensky enquête sur les activités potentiellement illégales de Hunter Biden, le fils de Joe Biden, candidat à la présidentielle, et ses liens avec une compagnie d'énergie ukrainienne. Il l'a vivement encouragé à se mettre en contact avec son avocat Rudy Giuliani. Ce qui revient à suggérer une interférence étrangère dans les élections de 2020.

Un peu plus de deux semaines plus tard, une plainte a été déposée auprès de l'inspecteur général en charge des renseignements concernant un coup de téléphone du président Trump. On a très peu de détails, car la Maison-Blanche bloque le rapport, censé pourtant être donné au Congrès dans les sept jours.

On ne connaît pas l'identité du lanceur d'alerte, mis à part qu'il s'agit d'un membre des services de renseignements. On ne sait pas s'il a été témoin de la conversation ou s'il l'a appris par d'autres moyens. On ne sait pas non plus ce que contient la plainte. L'inspecteur général a dit à des élus qu'elle concernait de multiples faits. Le président Trump a admis qu'il avait parlé du fils Biden avec son homologue ukrainien. Mais que la conversation était totalement appropriée et avait pour but principalement de le féliciter. Il a ajouté qu'il savait très bien qu'il était sur écoutes et faisait attention à ce qu'il disait.

Écoutes

Il n'y a en effet pas que le NSC qui surveille les conversations. Récemment, selon le journal PoliticoIsraël aurait implanté des appareils miniatures d'écoute près de la Maison-Blanche et d'autres endroits sensibles de la capitale. Évidemment, Benyamin Netanyahou a rejeté ces accusations comme totalement mensongères. D'autres rapports ont affirmé que les Chinois et les Russes notamment écoutent ses coups de fil sur son portable quand il appelle ses amis souvent tard le soir pour discuter de politique. Au grand dam de la sécurité de la Maison-Blanche qui n'a cessé de répéter au président qu'il devait se servir de la ligne fixe.

Donald Trump a déjà fait scandale avec d'autres coups de fil. On a appris par exemple qu'il avait raccroché au nez du Premier ministre australien. En 2018, contre l'avis de ses conseillers, il a appelé Vladimir Poutine pour le féliciter après une élection considérée comme peu démocratique. Et il a distribué son numéro de portable à plusieurs dignitaires, dont Emmanuel Macron avec lequel, à une époque au moins, il parlait très souvent.

Seule consolation, il n'utilise pas d'ordinateur et n'envoie pas de courriels, ce qui réduit au moins les risques de cyberattaques…

 


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