Publié par CEMO Centre - Paris
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Chef de guerre.D’où vient l’argent de Haftar,  l’homme fort de l’Est libyen ?

mardi 24/septembre/2019 - 06:11
La Reference
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Pour couvrir ses dépenses de guerre et divers frais de fonctionnement, le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, a plus d’une corde à son arc. Contrebande pétrolière, saisie de biens ou encore exportation de ferraille.

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La propriété de bord de mer est située juste à l’ouest de la deuxième plus grande ville libyenne, Benghazi. C’est un petit joyau en matière de développement, tout au bord de la Méditerranée, qui pourrait être source de richesse lorsque ce pays d’Afrique du Nord aura résolu ses nombreux problèmes. Mais un beau jour de 2017, son propriétaire est convoqué par un officier de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le chef de guerre Khalifa Haftar, pour s’entendre dire qu’une autorité financière obscure du nom de Comité militaire d’investissement et de travaux publics [CMITP] avait besoin de son bien.

Par peur pour sa propre sécurité et de crainte de ne plus pouvoir assurer sa subsistance, le propriétaire a rapidement accepté l’offre de vente à un prix dérisoire. De fait, de nombreux dissidents libyens ayant croisé le chemin de l’ANL ont disparu ou ont été forcés de fuir pour échapper à la mort. “Ils n’ont pas besoin de faire grand-chose, explique un chercheur, qui s’est entretenu avec l’ancien propriétaire à l’occasion d’un voyage en Libye. Ils peuvent proférer une menace directe ou vous prier de vous rendre dans un certain bureau où on vous rappellera les règles du jeu, ou encore ils peuvent envoyer un groupe armé à la propriété pour s’en emparer de facto.”

Khalifa Haftar, le controversé militaire et homme fort qui dirige actuellement le siège de la capitale, Tripoli, bénéficie de l’appui militaire des Émirats arabes unis, de l’Arabie Saoudite et de l’Égypte, et du soutien politique de la Russie et de la France dans sa tentative depuis cinq ans de conquérir ce pays riche en pétrole. Cependant, pour financer l’effort de guerre, payer des dépenses comme celles d’un lobbyiste auprès de Washington et satisfaire les appétits de ses officiers, il se serait mis lui aussi à pratiquer ce que les critiques appellent des “activités commerciales prédatrices”, la plupart du temps par l’entremise du Comité militaire d’investissement et de travaux publics, un organe quasi légal qui permet l’expropriation de biens immobiliers ou leur rachat à bas prix, ainsi que la vente de matières premières à l’étranger.

Un patrimoine d’au moins 1 milliard de dollars

Il s’avère difficile de mesurer exactement la valeur des biens et revenus du CMITP. Un chercheur estime cependant qu’il pourrait contrôler des actifs d’une valeur de 5 à 10 milliards de dinars libyens [entre 3,21 et 6,42 milliards d’euros], et indique qu’il pourrait disposer d’un patrimoine total d’au moins 1 milliard de dollars [9 milliards d’euros] générant des revenus annuels de plusieurs dizaines de millions de dollars. Ses mécanismes de financement supposés couvrent un large éventail d’activités. Des biens immobiliers ont été saisis sous prétexte qu’ils étaient nécessaires pour garantir la sécurité nationale.


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