« Quelque chose peut se passer à New York » sur le dossier iranien, affirme Emmanuel Macron
Un
mois après le sommet du G7 de Biarritz, où il avait réussi à faire – un peu –
bouger les lignes, créant un espoir de désescalade dans le golfe Arabo-Persique
et mobilisant ses hôtes sur l’Amazonie, le président français tente de
transformer l’essai lors de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) qui
s’ouvre lundi 23 septembre.
« Cela
nous permet de mettre en œuvre la dynamique entamée au G7 », a
confié Emmanuel Macron dans l’avion qui l’emmenait à New York, parlant à un
petit groupe de journalistes.
Ce
sont les deux priorités du chef de l’Etat, qui cherche à conforter sa nouvelle
stature internationale en affichant son engagement sur le climat, un thème
politiquement porteur, mais aussi l’efficacité de sa diplomatie proactive. Une
gageure alors que la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des
193 Etats membres de l’ONU s’ouvre dans un climat international
particulièrement lourd.
La
tension entre Washington et Téhéran a encore monté ces deux derniers jours avec
l’annonce de l’envoi de renforts américains et les mises en garde de la
République islamique affirmant par la voix de son ministre des affaires
étrangères, Mohammad Javad Zarif, que « la guerre ne sera pas
limitée ». Mais, parlant à la chaîne américaine CNN dimanche
après-midi, le ministre iranien, nettement plus mesuré, a affirmé que le
président Hassan Rohani était prêt à rencontrer son homologue Donald
Trump « si [ce dernier] est prêt à faire le
nécessaire », c’est-à-dire à lever les sanctions en échange « d’inspections
permanentes des sites nucléaires iraniens ». Quelque chose semble donc
bouger.
« Unité de lieu »
« Il
y a un enjeu à New York. Les deux protagonistes de la crise sont là. Il y a une
unité de lieu et pas tout à fait une unité d’action car nous ne sommes pas en
Arabie saoudite mais quelque chose peut se passer », a
affirmé Emmanuel Macron, tout en admettant qu’après l’attaque contre les
installations pétrolières saoudiennes attribuées à l’Iran « les
chances d’une rencontre n’ont certes pas augmenté ».
Et
d’en rappeler toutes les difficultés, y compris en raison des approches
diamétralement opposées entre Washington et Téhéran, qu’il a pu vérifier lors
de ses nombreux entretiens téléphoniques avec MM. Trump et Rohani.
« Les
Iraniens sont flexibles sur les paramètres mais inflexibles sur le rendez-vous
qui, à leurs yeux, ne doit venir qu’à la fin du processus alors que l’objectif
des Américains est d’avoir ce rendez-vous à court terme », explique-t-il,
précisant que « Donald Trump décide vite et seul. Il a des logiques
très transactionnelles et il n’est pas très difficile à convaincre. Hassan
Rohani, lui, a besoin pour négocier de se caler avec tout un système et
quarante ans d’histoire ».