Syrie: visite "fructueuse" de l'émissaire de l'ONU à Damas
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a jugé "fructueuses" ses discussions lundi à Damas avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, sur la création d'un comité constitutionnel pour relancer le processus politique dans ce pays en guerre depuis 2011.
"Aujourd'hui, j'ai conclu une autre série de discussions très fructueuses avec le ministre des Affaires étrangères M. Mouallem", a indiqué M. Pedersen à l'issue de sa rencontre avec le chef de la diplomatie syrienne.
"Nous avons abordé toutes les questions en suspens liées (à la formation du) comité constitutionnel", a-t-il ajouté.
Chargé de la rédaction d'une nouvelle constitution, ce comité doit comprendre 150 personnes, dont 50 choisies par le régime, 50 par l'opposition et 50 par l'ONU.
L'ONU et Damas ont bataillé pendant très longtemps sur certains noms de cette dernière liste.
Outre la composition du comité, l'ONU, l'opposition et Damas doivent aussi se mettre d'accord sur les procédures de fonctionnement de cette instance et sa hiérarchie.
"Je vais désormais informer le conseil de sécurité" des résultats de la réunion, a poursuivi le diplomate norvégien, indiquant qu'il ira ensuite à New York, où se tient cette semaine l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.
M. Pedersen a également indiqué avoir eu de "bons entretiens" téléphoniques avec le chef du Comité des négociations syriennes (CNS), Nasser al-Hariri, qui représente les principaux groupes d'opposition.
De son côté, l'administration kurde dans le nord-est de la Syrie a qualifié lundi son exclusion du futur comité constitutionnel d'"injuste".
M. Mouallem a lui réitéré, dans un communiqué, "l'engagement de la Syrie en faveur (...) du dialogue syro-syrien afin de parvenir à une solution politique (...) loin de toute intervention étrangère".
La semaine dernière, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait fait part d'un "accord" entre toutes les parties concernées sur la composition du comité constitutionnel.
Le quotidien pro-étatique al-Watan avait indiqué qu'une annonce officielle de M. Pedersen pourrait intervenir à l'occasion d'une "réunion du Conseil de sécurité attendue le 30 septembre".
Appuyé par Moscou, le régime syrien a repris ces dernières années aux rebelles et aux jihadistes le contrôle de près de 60 % du territoire.
Depuis le déclenchement du conflit syrien en mars 2011, quatre émissaires de l'ONU se sont déjà succédé.
Les prédécesseurs de M. Pedersen n'ont pas réussi à trouver une issue à cette guerre qui s'est complexifiée au fil des ans et a fait plus de 370.000 morts ainsi que des millions de réfugiés et déplacés.