La déception d’an-Nahda et sa crise profonde : les coulisses du soutien des Frères à Qays Saïd au second tour
Le 18 septembre 2019, Rafiq Abdel Salam, gendre d’al-Ghannouchi, a affirmé qu’il soutiendrait Qays Saïd, affirmant : « nous ne resterons pas neutres, et je suis prêt à soutenir le Dr Qays Saïd, du fait qu’il est proche du pouls de la révolution et de l’esprit des jeunes ».
Par ailleurs, les déclarations des chefs d’an-Nahda suscitent des interrogations sur le lien du mouvement avec le candidat présidentiel, surtout que le représentant d’an-Nahda a échoué à obtenir les voix le qualifiant pour le second tour des élections.
Quant au chercheur tunisien Adel as-Samaali, il a affirmé qu’an-Nahda vivait une crise interne profonde, qui dure depuis avant la révolution, et en particulier depuis que nombre de ses éléments ont décidé de se réconcilier avec l’ex-président Zayn al-Abidine ben Ali, et de revenir de l’exil sans garanties politiques.
Il a expliqué que les chefs d’an-Nahda savaient que leur candidat allait chuter, à la fin du scrutin, ce qui les a placés dans une situation embarrassante. C’est alors que le mouvement a tenté de faire douter des résultats pour gagner du temps et par crainte de dissensions internes.
Il a ajouté qu’an-Nahda craignait les répercussions des résultats des élections présidentielles sur les élections législatives, affirmant : « Il se peut que nous vivions à nouveau des élections législatives qui pourraient produire un séisme non moins fort que les présidentielles, mais an-Nahda a-t-elle assimilé cette leçon douloureuse ? »
Notons que Saïd, qui est arrivé en tête du premier tour des élections présidentielles, a déclaré qu’il refusait toute alliance avec un parti politique, en s’en tenant à son projet basé sur un système politique et administratif nouveau centré sur la démocratie centralisée.