Publié par CEMO Centre - Paris
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En Irak, des jeunes se lèvent pour sauvegarder leur patrimoine (reportage)

dimanche 22/septembre/2019 - 08:00
La Reference
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On connait de l’Irak des images de pays en ruine, de désespoir et de destruction. On connait moins le courage et la rage de vivre de certains de ses habitants qui cherchent à sauvegarder leur patrimoine millénaire. A l’occasion des journées du patrimoine, rencontre avec les jeunes partenaires que nous soutenons en Irak.

L’immense édifice, énorme parallélépipède à degrés de 80 mètres de long sur 64 de large et 30 de hauteur, est, de loin, massif, solide, impénétrable. De près, il semble vertigineux et mystérieux, mais les briques ocres qui le constituent laissent voir l’empreinte humaine.

Salman Khairallah désigne d’un grand geste la ziggourat d’Ur qui se dresse au bout d’une route désolée. « C’est un des grands vestiges de la civilisation sumérienne ! », s’exclame-t-il.

La loi et l’écriture ont été inventée ici

La ziggourat d’Ur a été dressée dans la plaine, en bordure des marais des deltas du Tigre et de l’Euphrate. La Bible affirme que le prophète d’Abraham y a vu le jour.
La ville d’Ur était, au IIIe millénaire avant JC, le coeur de la Basse Mésopotamie. Une des cités les plus puissantes de ce temps. Et la ziggourat en est le vestige le plus spectaculaire. Elle a été construite pour le Dieu-Lune Nanna.

Salman est heureux de raconter comment avec d’autres jeunes irakiens, ils ont participé à ce qu’elle soit classée au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco, avec les marais du Sud de l’Irak. C’est tout un pan de l’Histoire humaine que nous voulons ainsi contribuer à protéger. »

Salman, moins de trente ans, est reconnaissable à son dynamisme infatigable et à ses lunettes à monture orange, une rareté en Irak. Cet ingénieur spécialiste de l’environnement est membre de l’ICSSI (Initiative de Solidarité de la Société Civile Irakienne), soutenue par le CCFD-Terre Solidaire.

C’est un des fondateurs de la Campagne pour sauver le Tigre et les marais du Sud de son pays., que nous soutenons également.

Mobilisés autour de la protection de leur environnement, le combat des jeunes militants s’est étendu naturellement à la protection des sites antiques menacés par l’érosion, les guerres, les pillages.

L’initiative des jeunes pour redonner vie au site d’Ur

 

Les jeunes de l’ICCSI ont fondé l’Initiative Urim, du nom de la ville de Ur en langue sumérienne. « Notre principal objectif est de pousser le gouvernement à mettre en place un plan de développement et de gestion conforme aux exigences de l’Unesco », explique Bassem Tiranu, jeune architecte.

Le site d’Ur n’est plus fouillé : les équipes d’archéologues internationaux n’ont pas l’autorisation de leurs gouvernements de se rendre en Irak pour cause d’insécurité. Leurs collègues irakiens n’ont pas les moyens de mener ces travaux seuls.
Et les autorités publiques considèrent qu’elles ont d’autres chats à fouetter dans un pays exsangue depuis des décennies.
Le site n’est plus visité non plus : les Irakiens ont perdu l’habitude de visiter leur pays. Trop dangereux pendant trop longtemps. De toute façon, sur le site aucune structure n’est prévue pour les accueillir.

                                                           


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