Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Syrie : la Russie rejette une résolution visant à protéger les terroristes d’Idlib

dimanche 22/septembre/2019 - 07:51
La Reference
طباعة

Déclaration du Représentant permanent de la Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, avant le vote du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le projet de résolution sur Idlib présenté par la Belgique, l’Allemagne et le Koweït, le 19 septembre 2019.

Cette résolution appelant à un cessez-le-feu universel qui inclurait également les terroristes, contre lesquels l’armée syrienne et ses alliés seraient contraints de cesser les opérations, a reçu 12 votes en sa faveur (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Belgique, République dominicaine, Koweït, Pérou, Pologne, Côte-d’Ivoire, Indonésie, Afrique du Sud), 2 vétos (Russie, Chine) et une abstention (Guinée Equatoriale).

Nous devons voter sur le projet de résolution présenté par les « porte-plume humanitaires » (de Washington), à savoir le Koweït, l’Allemagne et la Belgique. Définissons d’abord les objectifs que ses auteurs prétendent poursuivre. Dès le début des discussions, ils ont tout mis en œuvre pour nous convaincre qu’ils étaient uniquement guidés par des préoccupations humanitaires, qu’ils ne cherchaient jamais à réaliser des objectifs cachés et qu’ils ne voulaient en aucun cas porter atteinte à l’unité du Conseil. S’il en avait vraiment été ainsi, nous aurions sans aucun doute soutenu leur texte. Cependant, à notre grand regret, le contenu du projet de résolution et son processus de mise en œuvre définissent sans ambiguïté le véritable objectif de nos collègues : sauver les terroristes internationaux retranchés à Idlib de la défaite ultime et présenter la Russie et la Syrie comme « coupables de ce qui se passe à Idlib ».

Permettez-moi de souligner d’emblée que c’est le mépris des auteurs du projet pour la nécessité de combattre les terroristes qui est devenu la ligne de démarcation qui ne nous permet pas d’appuyer le projet que nous avons sous les yeux. Ce faisant, les « porte-plume humanitaires » (de Washington) tentent d’ignorer les décisions existantes en faveur desquelles le Conseil de sécurité a voté. Lorsqu’ils nous ont demandé de respecter le mémorandum de Sotchi du 17 septembre 2018, les coauteurs ont obstinément refusé de prendre note de sa disposition essentielle : le cessez-le-feu ne s’applique pas aux groupes terroristes.

Pendant toute la période de réflexion du projet de résolution, nous n’avons pas pu nous débarrasser d’un sentiment de déjà vu. Les accès de fièvre ‘humanitaire’ de nos collègues coïncident étrangement avec la défaite des terroristes dans une autre région de la Syrie qu’ils avaient capturée. C’était déjà le cas (juste avant leur défaite) à Alep et dans la Ghouta orientale. Cela se reproduit aujourd’hui avec Idlib. Messieurs, vous chantez une même chanson, encore et encore. Alors que les troupes gouvernementales syriennes se rapprochent des places fortes des terroristes, ces derniers se transforment en une « opposition syrienne (légitime) contre le régime d’Assad ».

À Idlib, comme notre collègue britannique vient de tenter de nous en persuader, il s’avèrerait qu’il y a plus de bébés que de terroristes. Il existe des statistiques absolument incroyables et non fondées sur les supposés mouvements massifs de personnes. Où ces gens vont-ils ? Où habitent-ils ensuite ? Lorsqu’on cite la population d’Idlib, diverses sources, y compris les sources de l’ONU, fournissent des chiffres qui diffèrent les uns des autres de plusieurs centaines de milliers. En outre, nous entendons maintenant des avertissements selon lesquels « Hayat Tahrir al-Sham », implanté à Idlib, se serait « émancipé », devenant une structure responsable qui aurait instauré une vie paisible et gèrerait une sorte d’administration civile. Nous avions l’habitude d’entendre des idées similaires à propos du prédécesseur de HTS, « Al-Nusra ». Cela malgré le fait que les deux groupes ont été répertoriés (comme des organisations terroristes) par le Conseil de sécurité.

Enfin, il y a un autre aspect non moins important. Les « porte-plume humanitaires » (de Washington) ont présenté leur projet de résolution et ont cherché à accélérer le processus d’examen en mettant en avant les informations faisant état de pertes massives de vies civiles à Idlib. Mais la réalité est différente. Tout d’abord, aucune opération massive n’a eu lieu à Idlib, ni ne s’y déroule actuellement. La province observe le cessez-le-feu, qui n’est parfois violé que parles terroristes. Deuxièmement, il y a beaucoup de doute sur la crédibilité des données qui ont été larguées dans les médias et qui ont ensuite abouti aux déclarations de nos collègues du Conseil de Sécurité. Le lundi 16 septembre, nous avons tenu une conférence de presse détaillée au cours de laquelle, sur la base de données irréfutables, nous avions souligné que les cas les plus « médiatisés » d’attaques présumées russes et syriennes contre des installations civiles à Idlib étaient en réalité mensongers, et que le mécanisme de désescalade de l’ONU a été utilisé pour répandre des informations fausses (des cibles militaires sont répertoriées comme civiles pour empêcher leur bombardement, et les coordonnées de cibles réellement civiles sont falsifiées pour correspondre à des cibles militaires, ce qui permet de protéger les terroristes et d’accuser les forces syriennes et leurs alliés de crimes inexistants).


"