Erdogan menace l'Europe : La Turquie lâche un contingent de réfugiés vers la Grèce
Le ministère grec de la Défense civile a annoncé mardi 17 septembre que plus de 26 000 migrants sont entrés dans le pays par la mer Égée.
Ce nombre est le plus élevé depuis mars 2016, lorsque l'Union européenne a signé un accord avec la Turquie visant à limiter le nombre des réfugiés qui se rendent en Europe via la mer Égée.
Le ministère a expliqué que le nombre de personnes arrivant de Turquie sur ces îles avait presque doublé depuis avril dernier, indiquant que le nombre de réfugiés autorisés par la Turquie en direction de l’Europe avait fortement augmenté la période précédente.
La menace
Dans le même temps, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que son pays avait l'intention de réinstaller un million de réfugiés syriens dans la région syrienne qu'il compte établir en coordination avec les États-Unis, tout en menaçant que son pays ouvrirait ses frontières aux réfugiés syriens vers l'Europe s'il ne reçoit pas l'appui international.
« Ils nous ont apporté un soutien logistique et nous pourrons construire des maisons à 30 km de profondeur dans le nord de la Syrie. De cette façon, nous pouvons leur fournir des conditions de vie humaines », en indiquant: « Soit cela a lieu, soit nous devrons ouvrir les portes. Si vous ne fournissez pas de soutien, excusez-nous, nous ne supporterons plus seul ce fardeau. Nous n'avons pas pu obtenir le soutien de la communauté internationale, en particulier de l'Union européenne ».
Le 17 septembre, le vice-président turc, Fuat Oktay, a déclaré dans un communiqué de presse publié sur le site web turc que son pays n'était pas en mesure d'accueillir plus de demandeurs d'asile en cas d'afflux en provenance de la province syrienne d'Idlib. L'Europe devrait le comprendre.
Il est à noter que la Turquie utilise la question des réfugiés comme un moyen de renforcer ses relations avec l'Europe.
En d'autres termes, la question des réfugiés est utilisée pour tenter d'établir une sorte de présence dans le maintien de la sécurité européenne depuis la porte orientale, ce qui signifie que les différends « turco-européens » ne peuvent pas dépasser la limite; car l'Europe reconnaît que le fossé grandissant avec la Turquie aura un impact négatif sur sa sécurité intérieure.
Dans le même temps, la Turquie s'emploie à utiliser la question des réfugiés comme une menace pour la sécurité européenne afin d'obliger l'Europe à faire des concessions politiques concernant la défense de la situation des droits de l’Homme et l'érosion des libertés publiques en Turquie, ce qui, dans des circonstances normales, pourrait amener l'Europe à suspendre les négociations avec la Turquie.
Exploitation turque
De son côté, Mohammed Hamed, spécialiste des affaires turques, a souligné que la Turquie exploitait la nécessité pour l'Europe d'influencer sa politique étrangère, soulignant que la politique étrangère de l'Europe ne tend pas à soutenir les conflits militaires et à préférer une solution pacifique, afin d'éviter un chaos.
Le chercheur a souligné que la pression exercée par la Turquie sur l'Europe n'aboutirait qu'à un soutien diplomatique européen, sans que ce soutien devienne un réel soutien sur le terrain.